Blogue de Lyne Robichaud

09 novembre 2009

6 traductions du Dr Henry Niman aujourd'hui (mise à jour1)


Le Dr Henry Niman a repris sa cadence folle, avec 6 billets publiés aujourd'hui (lundi 9 novembre 2009) - et la journée n'est pas encore terminée. Cela me rappelle le mois de décembre 2007, où je pitonnais fébrilement derrière lui, enfilant traduction après traduction... même le jour de Noël.

L'annonce d'aujourd'hui du ministère ukrainien de la Santé a de quoi faire dresser les cheveux sur la tête. Sensibles, abstenez-vous de lire le billet à propos des poumons totalement détruits...

Je commence à être étourdie à force de lire toujours les mêmes commentaires (que Niman répète tel un vieux gramophone). "La publication des séquences est en retard." En retard, en retard, en retard...

L'attente des données séquentielles me semble interminable.

Voici les traductions en français effectuées aujourd'hui:
>>> Le nombre rapporté de victimes en Ukraine grimpe à 155

>>> Polymorphismes de domaine de liaison du récepteur de 1918 dans le H1N1 en Ukraine?

>>> Plus de 2000 travailleurs de la santé malades en Ukraine

>>> Les cas rapportés en Ukraine dépassent le million - 174 victimes

>>> Destruction totale des poumons chez les cas mortels de H1N1 en Ukraine

>>> Le silence de l'OMS à propos des séquences ukrainiennes soulève des préoccupations de pandémie



MISE À JOUR - 19h50


Comme je m'en doutais, Niman a publié d'autres billets par la suite. Sur NewsNow (Uk), il a battu des records de popularité, en décrochant 6 des 8 top nouvelles les plus consultées des 24 dernières heures.

Voici mes autres traductions:
>>> Décès d'un médecin causé par la pneumonie au Bélarus, près de la frontière ukrainiennne

>>> Chronologie du silence de l'OMS concernant les séquences ukrainiennes de H1N1

22 octobre 2009

Mon nouveau service de veille et d’analyse de l’information


Mon passage éclair chez Web escape agents m’a poussée à concevoir un nouveau produit de veille et d’analyse de l’information, destiné à répondre aux besoins du secteur économique.

Ce service précise le contexte de la crise pandémique, permet de prendre conscience des enjeux et d’identifier les conséquences pour l’avenir (menaces et opportunités).

Publiée deux fois par semaine (les mardis et jeudis), on trouve dans ma nouvelle revue de presse les rubriques suivantes: Scénarios de pandémie | Mesures gouvernementales ayant un impact positif sur l’économie | Mesures gouvernementales ayant un impact négatif sur l’économie | Problématiques propres au Québec | Actions en bourse | Secteurs impactés positivement | Nouveaux marchés | Secteurs impactés négativement | Préparatifs pandémiques d’entreprises.

J’espère que vous serez nombreux à vous abonner!

Consultez l’offre de ce service
Consultez un exemple de cette revue de presse

Pour en savoir plus, communiquer avec Lyne Robichaud: robichaud.lyne@hotmail.com
Skype: lynero

21 octobre 2009

Après un bref passage chez Web escape agents, en quête de nouveaux défis


J’ai le regret de vous informer que je ne suis plus en poste à titre d’analyste-pandémie chez Web escape agents, emploi que j’occupais depuis le 24 août 2009.

La décision de fermer le volet Québec de ce cabinet international de conseil en stratégie a été prise le 15 octobre dernier par Xavier Aucompte, le chef de projets. Des motifs économiques et stratégiques ont été invoqués. Je fais partie du nombre des employés québécois qui ont été remerciés de leurs services. Consultez ce billet du directeur de Montréal, Geoffroi Garon, annonçant son départ.

J’ai occupé ce poste pendant sept semaines. Il est dommage que les projets sur lesquels je travaillais n’aient pas eu le temps d’aboutir. Je considère néanmoins avoir eu une expérience bénéfique au sein de cette équipe, et avoir beaucoup appris sur les meilleures façons de planifier, et à mieux préparer pour se mesurer à toutes les éventualités.

En ce court laps de temps, j’ai eu l’occasion de rédiger un guide d’accompagnement (d’une centaine de pages) d’une démarche de planification de la continuité des opérations, destiné aux entreprises québécoises. Ce projet complété était sur le point d’être commercialisé. Consultez le sommaire du guide Préparez votre entreprise à la pandémie d'influenza, 6 octobre 2009.

J’ai également édité une newsletter/revue de presse quotidienne, qui faisait le tour de l’actualité mondiale concernant la pandémie de grippe A(H1N1) 2009, et qui couvrait les nouvelles portant sur la France, l’Europe, le Canada et le Québec, ainsi qu’ailleurs dans le monde; de même que les nouveautés scientifiques; la situation de la pandémie; les conséquences économiques; les préparatifs des entreprises; et les blogues spécialisés en influenza et pandémie. Ces informations concernant l’évolution de divers problèmes pandémiques devaient aider à développer une vision stratégique et améliorer les performances de planification pandémique du milieu économique québécois. Consultez des exemple de cette revue de presse: 5 octobre et 13 octobre 2009.

Cet objectif me tient toujours à cœur. C’est pourquoi je suis dès maintenant en quête de nouveaux défis. Je désire mettre à profit l’expérience issue de trois années passées à la tête d’un média social spécialisé en questions portant sur l’influenza et les préparatifs pandémiques (le site Zonegrippeaviaire.com), et me joindre à d’autres personnes qui ressentent l’urgence de travailler sur les défis majeurs auxquels nous sommes confrontés en tant qu’individus responsables.
Depuis que j’ai fondé Zonegrippeaviaire (lancé le 13 juin 2007), je promeus un changement social novateur qui mise sur la participation citoyenne et le Web 2.0 pour développer des préparatifs pandémiques sociaux. J’ai contribué au développement de la communauté de pratique Flublogienne (autant francophone qu’anglophone), en invitant des blogueurs, leaders d’opinion et citoyens, à utiliser diverses plates-formes sociales. J’ai cherché à créer un ensemble francophone (s’exprimant en langue de bonne qualité), efficace et varié, ainsi que des outils commerciaux qui permettront un changement nécessaire pour qu’aient lieu davantage de préparatifs pandémiques.

Il peut s’avérer très coûteux pour les entreprises de mener un combat contre la grippe pandémique. Il a été dit que l’approvisionnement pourrait être perturbé et que les employés essentiels pourraient être touchés, ce qui mettrait en péril des opérations commerciales, s’il n’y a pas de préparation adéquate. Mais cela peut être évité avec un plan réaliste de planification de la continuité des opérations, et des mesures de continuité complètes et adéquates.

Aujourd'hui, malgré tous les efforts déployés au cours des dernières années, je considère que nous demeurons insuffisamment préparés à toute pandémie ou épidémie majeure, qu'elles surgissent de nouvelles maladies infectieuses, d’attaques bio-terroristes ou d'un accident survenu en laboratoire. Nous n'avons pas les meilleurs systèmes de surveillance des maladies, et nous ne sommes pas en mesure de composer avec une «intensification» de la demande en soins dans nos hôpitaux et divers établissements de santé. Nous n'avons pas suffisamment de lits, d’appareils respiratoires artificiels ou de personnel chevronné dans le domaine des soins de santé.

La pandémie de grippe A(H1N1) 2009 ne sera pas la dernière à laquelle nous nous mesurerons, et pourrait même ne pas être la pire pandémie à laquelle nous serons confrontés dans les années à venir. Nous pourrions entrer dans une ère de pandémies, a indiqué le 2 mai 2009 Larry Brilliant dans le Wall Street Journal. Il a déclaré: «Si nous ne prenons pas au sérieux les facteurs qui pourraient faire de la prochaine décennie, l'Âge des pandémies, nous régresserons, et ajouterons des maladies mortelles (à la liste actuelle), au lieu d’en soustraire». Voilà ce qui me motive, jour après jour, à œuvrer pour que davantage de préparatifs pandémiques aient lieu de par le monde, et au Québec, dans la province canadienne où je vis.

Je suis à la recherche d’un poste dans une grande entreprise qui a besoin d’une vision au jour le jour – et à long terme - du déploiement du virus A(H1N1), sans oublier les dommages économiques et collatéraux que cause actuellement, et que causera la présente pandémie.

Je suis disponible à titre d’analyste, consultante, conseillère en veille d’informations en lien avec la pandémie de grippe actuelle et autres pandémies potentielles. J’ai aussi la capacité de gérer des médias sociaux et portail d’information vertical. Je suis douée pour l'analyse des situations, l'amélioration des structures organisationnelles et la gestion de dossiers complexes. Rapide, efficace, créative, intuitive, je préconise la qualité. Intègre, humaniste, je suis en faveur de plus de préparatifs en vue d'une pandémie d'influenza ou d'autres maladies émergentes.

On peut me rejoindre par courriel à zonegrippeaviaire@hotmail.com ou par Skype (lynero).

06 octobre 2009

Un guide, volet Québec, pour aider les entreprises québécoises à mettre sur pied un PCO, s’appuyant sur les directives officielles


Nous entrons dans la deuxième vague de la pandémie de grippe A(H1N1) 2009. Mettons-nous quelques instants dans la peau d’un chef d’entreprise québécois, qui se pose de nombreuses questions sur la situation actuelle. [Ici, la forme masculine est employée pour désigner autant les dames entrepreneures que les messieurs entrepreneurs.]

Que faire pour limiter les dégâts et éviter la propagation de la maladie dans l’entreprise? Que faire si la pandémie provoque une augmentation de la demande en services? Que faire si c’est l’inverse qui se produit? Que faire si près de la moitié des employés tombent malades en même temps? Quelles sont les obligations des employeurs? Que dire aux employés? Quelles mesures préconiser? Avons-nous un plan pour nous mesurer à la pandémie?

Supposons qu’après s’être interrogé sur les risques pandémiques, le chef d’entreprise réalise qu’il a besoin d’une planification particulière pour s’assurer que son entreprise traversera au mieux la vague de pandémie.

Cela s’appelle un Plan de continuité des opérations (PCO).

Le chef d’entreprise se renseigne, et il découvre que le gouvernement du Québec a mis à la disposition des entreprises québécoises, en juin 2007, un document énumérant les diverses étapes à franchir pour en arriver à compléter un Plan de continuité des opérations.

C’est le Guide à l’intention des entreprises pour la planification de la continuité des opérations en cas de pandémie d’influenza (consulter le document PDF)

Ce document concis de 16 pages, contient un Aide-mémoire pour la planification de la continuité des opérations. Les éléments sont regroupés en six chapitres. Il y a 38 points en tout.

Voici les six étapes de planification recommandées par le gouvernement du Québec:
1) Prévoyez les effets d’une pandémie sur votre entreprise
2) Prévoyez les effets d’une pandémie sur vos employés et vos clients
3) Élaborez les politiques à mettre en œuvre en cas de pandémie
4) Affectez des ressources à la protection de vos employés et de vos clients
5) Communiquez avec vos employés et tenez-les informés
6) Coordonnez vos actions avec celles d’organisations pour aider votre communauté.

Le chef d’entreprise lit les 38 points très attentivement. Puis il pose le document sur son bureau devant lui, et se demande par quel bout commencer… Surtout que le temps presse! La deuxième vague de pandémie cogne déjà à nos portes. Le chef d’entreprise se rend compte également qu’il ne saisit pas tout à fait ce que signifie chacun des points recommandés.

Une démarche de planification de la continuité des opérations peut prendre jusqu’à 18 mois à être mise en œuvre au sein d’une entreprise. Existe-t-il des méthodes qui permettraient d’accélérer ce processus?, se demande avec perplexité le chef d’entreprise.

Mon collègue Xavier Aucompte (le chef de projets de Web escape agents), et moi-même, nous sommes penchés sur le document du gouvernement du Québec, en particulier sur l’Aide-mémoire pour la planification de la continuité des opérations, et avons tenté de nous mettre dans la peau des chefs d’entreprise du Québec.

D’une part, nous sommes conscients qu’il n’est pas évident, pour un néophyte de la planification de la continuité des affaires et de la gestion de pandémie, de se lancer dans un processus complexe visant à maintenir une activité ininterrompue de l’entreprise pendant une pandémie de grippe, qui a été à juste titre qualifiée de maladie «glissante», et qui peut muter rapidement et de manière imprévisible. Ce qui signifie que la planification des épidémies de grippe doit être souple et doit être revue régulièrement, alors que les preuves de propagation de la maladie et concernant la gravité s'accumulent.

D’autre part, nous constatons qu’il n’est pas évident non plus d’enligner des démarches de planification basées sur les quelques lignes suggérées par le gouvernement. On reste un peu sur sa faim, en parcourant les recommandations officielles...

C’est pourquoi nous avons effectué un exercice: nous avons repris, point par point, chacun des éléments suggérés par le gouvernement du Québec. Nous avons documenté nos stratégies de planification, et avons dressé la liste de toutes les choses à planifier et à mettre en œuvre -- point par point.

J’ai trouvé que le gouvernement du Québec avait innové (par rapport à d’autres nations), en incluant tout un chapitre portant sur les communications dans ses recommandations aux entreprises. Le gouvernement du Québec fait allusion au stress, à l’anxiété, aux communications culturellement et linguistiquement appropriées. Ces éléments ne sont pas couverts ailleurs. Ces dernières semaines, vous avez sans doute entendu parler des sacs mortuaires, livrés à certaines réserves autochtones éloignées, par le gouvernement du Canada? Les sacs mortuaires étaient un exemple flamboyant de problématique de communications culturellement appropriées. Ce chapitre sur les communications s’avère donc des plus pertinents, et je lève mon chapeau à ceux et celles qui ont conçu le document officiel et qui ont insisté pour développer cet aspect de la planification de la continuité des opérations.

Le guide préparé par Web escape agents concernant les recommandations du gouvernement québécois aux entreprises, sera disponible d’ici quelques jours.

N’hésitez pas à nous contacter pour le commander. Pour info: Geoffroi Garon, directeur Montréal, téléphone: (514) 373-8454, poste 101, geoffroi.garon@webescapeagents.com, http:///www.webescapeagents.com; http://www.reseaupandemie.com

25 septembre 2009

Peut-être que les entreprises ne se préparent pas parce qu’on n’a pas vraiment pris le temps de les préparer

Je réponds ici à un billet de Xavier Aucompte intitulé «Pandémie H1N1: Les obligations des dirigeants et DRH d'entreprises. Pourquoi autant d’entreprises ne se préparent pas?» dans le Blog des managers 2.0 (B-r-ent.com).

Je ne suis pas du tout étonnée que 80% des Français (et cela pourrait probablement s’appliquer à la majorité des autres nationalités) ne s’inquiètent pas au sujet de la grippe A/H1N1. Si 20% des gens se soucient actuellement de la menace pandémique, c’est environ 10% de plus qu’en 2007-2008 (L’intérêt pour la pandémie est peu élevé, révèle un sondage canadien).

Xavier Aucompte pose dans ce billet une question vraiment existentielle, concernant l’indifférence et l’apathie des populations aux grandes problématiques mondiales, dont les pandémies font partie. Cela fait des années que je me pose la même question, et je n’ai pas encore trouvé de réponse satisfaisante. Je crois que ce n’est pas nécessairement lié directement à la pandémie, mais qu’entre en jeu un certain nombre de facteurs associés à notre mode de vie moderne. On pourrait parler du déni pendant longtemps, et couvrir des pages entières, sans arriver à des solutions répondant au déni actuel. Il s’agit d’un sujet fascinant que de tenter de cerner les mécanismes de réaction des gens face au danger.

De tous les «experts» mondiaux, la personne qui, à mon avis, se penche sérieusement sur cette problématique, est le communicateur de risques Peter M. Sandman. Après avoir observé les comportements, il a classé les réactions des gens dans un certain nombre de catégories. (Il s’agit des Inattentifs; Navigateurs; Railleurs; Dupes; Attentifs; Fanatiques; Dénieurs - Vendre l’état de préparation à une pandémie, à la famille et aux amis). J’ai noté qu’il y avait certaines catégories pour lesquelles c’était foutu, en quelque sorte, qu’il n’y a absolument rien à faire pour tenter de les convaincre de la menace pandémique. Il est dommage que ce genre d’information ne soit pas largement partagé et diffusé, car ces données pourraient grandement aider les gestionnaires d’entreprises à mieux communiquer avec leurs employés.

Peut-être que les messages initiaux concernant la pandémie ont été trop rassurants? L’attention des gens ne dure que quelques jours – la plupart sont incapables d’exercer une vision à long terme. Le moment crucial d’attention mondial est survenu vers le 25 avril dernier, entre deux changements de phases (de la phase 4 à la phase 5). Sur Twitter, par exemple, «swine flu» s’est classé numéro 1 parmi les sujets les plus populaires pendant quelques journées consécutives. Mais on a dit à ce moment-là aux gens que le virus de la grippe porcine était semblable à la grippe saisonnière. On a leur a dit aussi qu’il mourait chaque année X personnes de la grippe saisonnière. Puisque le ciel ne leur est pas tombé sur la tête dans les quelques jours qui suivirent le déclenchement de la pandémie, les gens sont passés à autre chose.

Un autre élément à considérer est le fait que la pandémie est arrivée avant que les préparatifs pandémiques mondiaux aient eu le temps d’être complétés. En novembre 2008, David Nabarro, le chef d’orchestre mondial des préparatifs, coordonnateur de la grippe humaine et aviaire à l’ONU, a estimé que l’état de préparation mondial avait atteint seulement 40% (David Nabarro évalue l’état de préparation mondial de pandémie à 40% de l’objectif global). Il a dit également qu’il fallait qu’ait lieu davantage de préparatifs pandémiques «sociaux, économiques et politiques» (Le nouveau rapport de l’ONU recommande une planification multisectorielle). La pandémie est arrivée entre-temps, en avril 2009, et les plans de Nabarro ont été bousculés par la réalité. S’il n’y avait pas eu le déclenchement de la pandémie dans l'intervalle, de nombreux plans d’action auraient peut-être pu être déployés auprès des entreprises du monde entier…

Par ailleurs tout le travail en amont qui était (probablement) planifié auprès des entreprises n’a pas vraiment eu le temps d’être orchestré (comme cela a été pratiqué par l’ONU auprès des gouvernements des nations du monde, par exemple).

La population mondiale n’a jamais été intégrée non plus dans les préparatifs pandémiques.

Il était question à cette époque (automne 2008) à l’ONU, de développer la communication. L’ONU a indiqué dans un rapport sur les préparatifs pandémiques mondiaux que la traduction de la prise de conscience et de la connaissance constitue un réel défi. «Des approches de la communication à long terme en vue des modifications comportementales sont nécessaires, en particulier des approches adaptées aux contextes sociaux, économiques et culturels de la population. La communication en vue des modifications comportementales est un composant complémentaire essentiel de chaque aspect des activités dans le domaine de la grippe aviaire et humaine. Les populations doivent disposer des connaissances et des moyens nécessaires à la mise en pratique des recommandations. L’instauration d’une relation de confiance entre les populations et les autorités, en particulier en ce qui concerne les mesures de contrôle qu’elles prônent, jouera un rôle crucial pour permettre aux gens de se protéger contre la grippe aviaire pathogène et de limiter les conséquences potentielles de la maladie et d’autres maladies infectieuses émergentes. Des études ont confirmé que la traduction de la prise de conscience et de la connaissance sous la forme d’une modification efficace du comportement reste un défi.» (Responses to Avian Influenza and State of Pandemic Readiness: Fourth Global Progress Report]. Synopsis en français, paragraphe 18)

Concernant les communications en entreprise, un sondage plutôt consternant vient tout juste d’être publié aux États-Unis. La plupart des travailleurs n'ont pas eu de directives de leurs employeurs à propos de la saison de grippe à venir, selon une enquête nationale dévoilée le 21 septembre 2009 par Mansfield Communications Inc. 69% des répondants déclarent n’avoir reçu aucune communication concernant les politiques en milieu de travail se rapportant au H1N1, pas même des informations relatives au lavage des mains ou aux congés de maladie. «Le fossé entre les connaissances diffusées et la pratique est alarmante. Près de la moitié des répondants ont déclaré qu'ils continueraient à s'engager dans des activités publiques avec pleine connaissance de leur infection. De toute évidence, il y a beaucoup à faire pour sensibiliser les travailleurs de l’Amérique, et aider les gens à agir de façon appropriée afin de contenir la propagation du H1N1.» (No communication to workers from employers about policies in the workplace pertaining to H1N1: study)

Tout cela nous démontre qu’il reste une tâche titanesque à abattre côté communications et sensibilisation. L’information conduit à l’empowerment.

Je vous invite à vous abonner à la newsletter d’information que j’édite (il s’agit d’une revue de presse quotidienne sur la pandémie, avec analyse des situations les plus percutantes). On peut s’abonner directement sur le site de RéseauPandémie.com. Par ailleurs, ne manquez pas de consulter le forum Zonegrippeaviaire.com. C’est une véritable mine d’or d’information sur la pandémie et la marche des virus d’influenza à travers le monde.

22 septembre 2009

Le chef manitobain Ken Chalmers n'aime pas jouer aux dés avec la vie des gens

Ken Chalmers

Les propos du chef Ken Chalmers m'ont impressionnée. Il semble être abasourdi par les décisions concernant les ouvertures d'écoles. Nous devrions porter attention à ces paroles sages...

Manitoba chief wants to lock down community against swine flu [Un chef manitobain de Premières nations veut isoler sa communauté contre la grippe porcine]
19 septembre 2009 | Par Aldo Santin | Winnipeg Free Press - The Calgary Herald

[TRADUCTION] Un nouveau cas du virus de la grippe A(H1N1) au Manitoba a poussé le chef d'une réserve des Premières nations à élaborer des plans pour isoler la communauté jusqu'à ce que ses membres soient vaccinés. Le chef Ken Chalmers de la réserve Birdtail Sioux a indiqué qu'il y a 21 femmes enceintes dans la communauté et 140 enfants d'âge scolaire. Chalmers a dit qu'il envisage de fermer l'école communautaire. «Nous savons que le virus se propagera rapidement dans toute la communauté, s'il rentre dans l'école», a souligné Chalmers. «Je ne sais pas pourquoi l'école a ouvert. Nous jouons aux dés avec la vie de nos enfants

13 septembre 2009

Analyste-pandémie chez Web escape agents


C'est avec joie que j'ai accepté, le 24 août dernier, le poste d'analyste-pandémie chez Web escape agents (qui gère également le RéseauPandémie.com), un "cabinet international de conseil en stratégie, conduite du changement et assistance à maîtrise d’ouvrage qui accompagne les organisations dans leur recherche de performance, de transformation et d’innovation via les usages et outils 2.0". Depuis le temps que je m'intéresse au développement des virus d'influenza et à l'impact des pandémies sur les sociétés humaines, contribuer aux préparatifs pandémiques d'entreprises et d'organisations s'inscrit dans la foulée des objectifs que j'ai visés, lorsque je me suis lancée dans la grande aventure du Flublogia il y a quelques années.

Lorsque je regarde en arrière, je suis incroyablement fière du travail abattu ces trois dernières années. Les utilisateurs du forum Zonegrippeaviaire.com ont construit une véritable bibliothèque virtuelle de contenus portant sur l'évolution des virus d'influenza et d'autres maladies infectieuses. Toutefois, ce sont surtout les informations concernant les mesures prises par les nations du monde, les entreprises, les institutions d'enseignement et les collectivités, pour lutter contre les épidémies et les pandémies, qui sont à mon avis les éléments les plus intéressants. À travers le monde, des gestionnaires ont longuement réfléchi, observé la marche des virus, et analysé les situations. Ils ont proposé une panoplie de solutions pour limiter l'impact de la menace pandémique sur les opérations des organisations et des entreprises, mais également sur la vie des gens.

Des partenariats ont été conclus au fil des mois entre Zonegrippeaviaire et plusieurs blogueurs et auteurs américains, reconnus pour leur vision et leur compréhension des enjeux: Crawford Kilian, Michael Coston, Scott McPherson, Dr Henry Niman, Peter M. Sandman, Greg Dworkin, Revere d'Effect Measure, etc. Des centaines de billets ont été traduits en français par des utilisateurs de Zonegrippeaviaire - et je leur lève mon chapeau pour ce travail de moine fait "à la main". Je souligne en particulier les réalisations de ma collègue administratrice Gaby, qui m'a soutenue depuis le début des activités de Zonegrippeaviaire, et qui s'est entre autres démenée ces derniers mois pour traduire de nombreux (et longs!) billets de Peter M. Sandman.

À souligner également, les billets publiés dans la Gazette du forum, où plusieurs auteurs ont contribué, dont Fanfan, Druide, Muscade, Gaby, Zoizo, DRMSFV, A1&A2, cinamon et Lyro. Ces billets ont récolté plus de 52,550 lectures: ce fil de discussion s'avère donc ce qui est le plus lu dans le forum.

Je considère que j'ai eu beaucoup de chance ces dernières années de côtoyer, et d'être entourée, par des personnes très généreuses, qui ont démontré une capacité très élevée d'empathie pour Autrui. Tout au long de ma route, j'ai croisé des individus qui m'ont enseigné, m'ont aidée, soutenue, touchée. Les personnes qui composent la communauté de pratique flublogienne ont un coeur d'or, et elles sont dotées d'une compassion peu commune. J'admire leurs nombreuses qualités et leur profond engagement social.

Je me consacre à mes nouvelles fonctions d'analyse de pandémie avec passion et enthousiasme. Mon rôle chez Web escape agents s'appuie sur les avancées réalisées dans Zonegrippeaviaire, tout en me permettant de développer des produits et services conseils aux entreprises et organisations. En parallèle à mes tâches au sein de l'équipe de Web escape agents, je vais continuer de gérer le forum Zonegrippeaviaire. Depuis mon entrée dans l'équipe, nous avons conçu une "newsletter" quotidienne, une revue de presse comportant les faits saillants de la journée, et répertoriant des articles dans 7 secteurs (France et Europe, Canada et Québec, ailleurs dans le monde, science et situation de pandémie, conséquences économiques, pour les entreprises, et blogues). Chacun des articles est commenté, et les extraits d'articles publiés en anglais sont traduits en français. Je vous invite à vous abonner à cette newsletter (le coût est modique). Consultez un exemple ici. Pour en savoir plus sur les produits et services de Web escape agents, consulter le communiqué intitulé "H1N1 et entreprises: la solution pour répondre à la pandémie rapidement pour les entreprises et organisations".

Xavier Aucompte

Je suis des plus reconnaisantes au fondateur de Web escape agents, Xavier Aucompte, pour le respect qu'il a manifesté envers le travail accompli par les utilisateurs du forum Zonegrippeaviaire. C'est un plaisir de collaborer avec des coéquipiers aussi éclairés et expérimentés que Xavier, Philippe Chataignier, Geoffroi Garon, Cyril Caltelnaud, Luc Lefebvre et Julie Desrosiers.

Les mots me manquent pour remercier adéquatement les dirigeants de Web escape agents de m'avoir fait une place dans leur équipe, et de me donner la chance de poursuivre cette expérience extraordinaire d'observation des pandémies, et de contribuer ainsi à rendre l'avenir meilleur par davantage de préparatifs pandémiques.

06 septembre 2009

Cassandre

Mario Dumont

Quelqu’un m’a dit dernièrement: «Bravo Lyne, quel boulot! Dur, dur de faire la Cassandre, n'est-ce pas?»

J’avoue que ce ne fut pas facile de jouer la Cassandre pendant toutes ces années, en effet.

Dans la mythologie grecque, plus Cassandre voit l'avenir avec précision, moins on l'écoute…

Dernièrement, Mario Dumont a dénoncé l'immobilisme de la société québécoise et notre propension à nous complaire dans le confort et l'indifférence (voir «Un Québec totalement paralysé», 31 août 2009. Lucien Bouchard l'avait dit avant lui et beaucoup d'autres le crient sur toutes les tribunes téléphoniques de la province. Cette phrase prononcée par Mario Dumont a attiré mon attention, et elle me tourne dans la tête depuis que je l’ai lue: «Je pense qu'il y a une certaine inconscience de l'ampleur des problèmes financiers, démographiques et autres

On peut dire que j’ai pris conscience, via mon engagement dans le projet Zonegrippeaviaire.com ces dernières années, qu’il y a eu – et il y a encore - une «certaine inconscience» à propos de la menace pandémique au Québec.

Une pandémie réveillera-t-elle les Québécois?

Peut-être que oui!!!?

02 septembre 2009

Des gens qui s’effondrent


Kirsty Templeton

Au Royaume-Uni, le cas tragique d’une jeune mère de 23 ans, Kirsty Templeton, qui s’est effondrée et qui est morte une heure seulement après s’être fait dire qu’elle avait la grippe porcine, a de quoi rester gravé dans nos esprits pendant un très long moment.

Ce n’est pas la première fois que nous entendons des histoires semblables de mort foudroyante causées par la grippe porcine en provenance du Royaume-Uni. Au début du mois d’août, il y a eu le décès de Jonathan Medler, 36 ans. Il s’est effondré chez lui et est mort foudroyé, lui aussi. Il s’agit de jeunes gens, apparemment en bonne santé, qui sont rapidement emportés dans la mort par le virus A/H1N1.

Cela me rappelle des histoires de la pandémie de grippe espagnole, que mon grand-père me racontait quand j’étais toute petite: des gens qui montaient en vie dans le tramway, et qui étaient décédés avant même d’arriver à destination.

Espérons que ces histoires-là demeureront relativement rares cette saison-ci.

28 août 2009

La force de cœur et d’esprit

Patrick Lagadec

Les habitués de ce blogue savent probablement que ma citation préférée est de Patrick Lagadec. Je l’ai relue aujourd’hui, et elle me convient encore. Je dirais même davantage un peu plus chaque jour.

«Il faut crever cette bulle protectrice qui assure la double fausse protection des décideurs et des citoyens. Sachons quitter «nos jardins à la française», avec leurs risques bien domestiqués, pour les terrains impensables de l'ignorance et du chaotique. C'est là que nous trouverons la force de coeur et d'esprit nécessaires à l'action.»
Patrick Lagadec, directeur de recherche, École Polytechnique, Paris, France.

Les terrains impensables de l’ignorance et du chaotique, je pense en avoir exploré quelques-uns en fondant le forum Zonegrippeaviaire.com en juin 2007, et en dirigeant cette communauté de pratique pendant plus de deux années.

La force de cœur et d’esprit, j’en ai vu des quantités formidables chez les participants, dont l’intérêt et la passion n’ont pas flanché, malgré les mois et les années qui ont passé.

Lorsqu’une situation difficile m’arrive, je me pose toujours la question «Pourquoi?». La plupart du temps, je n’ai aucune réponse. La réponse ne survient que bien plus tard. Voire des années plus tard. Dans le feu de l’action, il arrive que l’on rue dans les brancards, proteste, ou regimbe. Puis on finit par se taire et lâcher prise. Et alors, la compréhension surgit. Puisque notre esprit est calme, il devient possible de dégager des conclusions.

Le forum Zonegrippeaviaire est-il arrivé avant son temps? Je le ne crois pas. Une pandémie a bien eu lieu. Nous n’étions pas timbré, détraqué, dingo, fada, fêlé, maboul, ni sonné.

Le fait d’avoir pu réfléchir aux questions concernant la menace pandémique AVANT qu’une véritable pandémie ne frappe a permis à des personnes de comprendre et de visualiser ce qui allait survenir, et de se préparer en conséquence. Et telle est la mission du forum Zonegrippeaviaire: informer et générer de l'empowerment. Il est dommage que les autorités du pays n’aient pas appuyé l’initiative, ni encouragé la communauté de pratique à se développer davantage. «Orpheline» en quelque sorte, la communauté s’est développée quand même, sans la présence gouvernementale à ses côtés. Sans ressources financières, carburant à la seule force humaine de coeur et d'esprit.

Avoir marché dans l’adversité, l’indifférence, l’apathie, cela ressemble assez à l’expression «emprunter des terrains chaotiques» imaginée par Patrick Lagadec. Sur ces sentiers encore non battus, des participants de Zonegrippeaviaire se sont rencontrés et ont mis en commun leurs connaissances et leurs expériences. Ils ont scruté, débattu, analysé des situations. Ils ont élaboré des séances de remue-méninges collectives, brassé des idées, comparé des mesures, et tenté de deviner les morceaux manquants du puzzle géant, au fur et à mesure que les virus d’influenza se développaient et marchaient à travers les populations aviaires, animales et humaines.

Il s’agissait d’un petit nombre de personnes (comparé à l’ensemble de la population).

Il s’agissait de gens désireux de comprendre. Des gens qui ont fini par devenir auto-éclairés.

Ces gens nous lèguent une bibliothèque impressionnante de contenu, d’idées et de solutions pratiques à tester lors d’une pandémie.

Des personnes ordinaires, mais extraordinaires, car elles possèdent une culture de la compassion, et démontrent un comportement d’entraide envers l’Autre. Elles ressentent de la compassion pour tous les êtres vivants, en souhaitant limiter la souffrance causée par un virus pandémique, et diminuer la morbidité. [PARENTHÈSE: J'ai trouvé qu'il y avait d'étranges similitudes entre cette attitude, et la discipline intérieure dont parlent les maîtres boudhistes. Mais c'est une autre histoire, qu'il serait intéressant de développer dans un éventuel billet.]

James Surowiecki

D’après James Surowicki, auteur du livre «La Sagesse des foules», collectivement, les gens en savent plus que ce que les gens, situés en haut de la pyramide du pouvoir, croient. La diversité serait la clé d’une foule intelligente, à deux niveaux plus particulièrement: dans la manière de percevoir un problème, et dans la façon de régler un problème.

Malheureusement, les solutions issues de la collectivité n'ont pas toutes été entendues ni retenues, et l’état de préparation pandémique idéal n’a pas été atteint. Nos rêves collectifs ne se sont pas encore tous réalisés. Le plus décevant concerne, à mon avis, les préparatifs sociaux, qui ne se sont pas encore matérialisés.

MAIS, nous sommes en pandémie, et les leçons d’aujourd’hui serviront à nous améliorer, ainsi qu’à mieux nous préparer pour les pandémies futures. Tant que la force de cœur et d’esprit vibrera en nous, il y a espoir que nous parvenions à solutionner nos problèmes (d'Humanité), notamment les pandémies.

20 août 2009

Butler-Jones pense que l’école ouverte est une «situation contrôlée» et Aglukkaq dit non à l’idée d’un tsar de pandémie

Sheila Fraser, vérificatrice générale du Canada

Vous arrive-t-il de vous pincer l’avant-bras, en vous demandant si vous avez rêvé en consultant les nouvelles? J’ai dû faire cela ce matin, en lisant les commentaires du Dr David Butler-Jones à propos des fermetures d’écoles. Croyez-moi, j’en ai encore les sourcils collés dans le haut du front, tellement je suis époustouflée par ce que j’ai lu.

Le Globe and Mail publie depuis quelque temps d’excellents reportages. Celui intitulé «New school year could recharge flu virus», signé par Gloria Galloway et Caroline Alphonso, a attiré mon attention.

David Butler-Jones indique qu’une école ouverte est une «situation contrôlée». «Si cette école est fermée, vous prenez cette situation contrôlée et créez une situation incontrôlée», a-t-il déclaré.

Attendez que je fasse une pause, parce que ce concept a de quoi couper le souffle de n’importe quel parent! La suite est vraiment cocasse. «Ensuite, vous avez des enfants relativement non supervisés, et de jeunes adolescents et autres dans des centres commerciaux, propageant potentiellement le virus aux aînés

Donc, si j’ai bien compris, aux yeux du plus haut fonctionnaire gestionnaire du système de santé au Canada, le danger de contamination des aînés par le virus A/H1N1 (dont il a été dit à maintes reprises qu’ils étaient moins à risque que les jeunes) arrive en plus haute position que la protection de la vie d’enfants (qui sont des citoyens payeurs d’impôts en devenir).

Monsieur Butler-Jones considère que les salles de classe, où les enfants sont collés les uns aux autres, est un environnement «contrôlé», préférable à la distanciation sociale qui serait créée en mettant sur pied un système d’éducation à distance.

On voit bien que ça ne tient pas debout, et que le manque de préparatifs pandémiques du système canadien pousse les autorités à maintenir le statu quo. Les autorités ont été incapables de visionner une autre manière de faire les choses, alors elles s'accrochent à ce qui est en place. Avec un peu d'imagination, de trempe et d'organisation, il aurait été possible d'assurer la continuité des opérations du système d'éducation, sans pour autant mettre en péril la vie de tous les enfants et celle de leurs familles.

On peut très bien comprendre par ailleurs, à la lumière de ces déclarations, que les autorités canadiennes ne font pas confiance aux parents, car elles pensent que les enfants seraient «relativement non supervisés». Une fois de plus, les planificateurs de pandémie ont perdu une belle occasion d’impliquer le citoyen comme partenaire actif d’une gestion de pandémie.

Quant aux commentaires de la ministre fédérale de la santé, Leona Aglukkaq, prononcés hier (mercredi 19 août) concernant l’idée d’un tsar de pandémie, ceux-ci sont vraiment très décevants. Voilà une autre occasion manquée d'améliorer les préparatifs pandémiques (à long terme). «Je ne pense pas qu’il s’agisse de la direction que nous souhaitons emprunter. Le succès de la gestion d’une pandémie exique que les provinces soient les partenaires clé dans la livraison des mesures, et la coopération a été remarquable des provinces et des territoires pour faire face à la situation.»

Humm. Je ne suis pas si convaincue que les choses puissent être aussi «remarquables» que cela entre le fédéral et les provinces. Il n’y a pas si longtemps, en mai 2008, la vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser, avertissait dans le Rapport Chapitre 5 - La surveillance des maladies infectieuses - Agence de la santé publique du Canada: «L'Agence de la santé publique du Canada n'a pas réalisé des progrès satisfaisants à l'égard des recommandations axées sur les orientations stratégiques, la qualité des données, la mesure des résultats et le partage des données. Afin d'obtenir continuellement des données de surveillance, l'Agence doit compter sur la bonne volonté des provinces et des territoires. Cependant, en raison de lacunes dans les accords de partage de données conclus avec eux, il n'est pas garanti qu'elle obtienne des données exactes et complètes en temps opportun.» Est-il possible que les choses aient tellement changé depuis mai 2008?

19 août 2009

Le Manitoba distribuera des trousses de grippe aux autochtones, pendant que l'Alberta enfermera les sans abri

(photo source: Colonial Scientific)

J'étais très heureuse de lire la nouvelle concernant les autochtones manitobains (consulter l'article de Radio-Canada intitulé "Manitoba to help pay for First Nations flu kits"), et passablement troublée par la nouvelle concernant les sans abri albertains (consulter "Calgary shelters could close doors if outbreak occurs").

Photo: Ted Rhodes, Calgary Herald

J'ai relu l'article concernant les sans abri au moins 12 fois, pour être certaine que j'avais bien saisi. Il s'agit bien d'enfermer (fermer à clé) les sans abri s'ils tombent malade. L'expression quarantaine n'a pas été utilisée. On parle ici de répression de mouvement, comparable à des détenus en prison. Si cette population gêne à ce point, les autorités profiteront-ils de la pandémie pour l'exterminer? Extrait: "Flu spreads through shelters like wildfire, so it'll be really tough to prevent and contain." Si c'est bénin, ce ne sera pas trop grave. Mais si jamais c'était plus virulent, alors ces gens seraient condamnés. Du personnel restera-t-il sur place, ou les sans abri malades seront-ils laissés à eux-mêmes? Assez terrifiant comme perspectives...

Concernant les trousses de grippe, puisque le Manitoba s'apprête à distribuer gratuitement des masques, Tylenol, gants, papiers mouchoir, thermomètres et information sur les symptômes de la grippe aux autochtones (dans toutes les maisons de toutes les réserves amérindiennes de cette province canadienne), une question se pose: COMMENT SE FAIT-IL que le gouvernement du Québec n'a pas encore posté sa fameuse brochure aux citoyens, le Guide Autosoins? Cette question, je me la pose plusieurs fois par jour, et ce, depuis de nombreux mois. Mais qu'est-ce qu'ils attendent, bon sang?

Le port du masque n'est pas recommandé au Canada. En effet, le grand patron de la santé publique fédérale, le Dr David Butler Jones, a déclaré le 30 mai 2009: «À mon avis, il n'est pas utile de porter ces masques.» Toutefois, le Manitoba va en distribuer «dans chaque maison dans toutes les réserves indiennes». Cela est étrange.

Si c'est valable pour les autochtones de la province du Manitoba, pourquoi ne pas étendre cela au reste de la population canadienne? Si le Canada et les provinces ne veulent pas distribuer des masques à 33 millions d'habitants, qu'ils recommandent au moins aux citoyens de s'en acheter! Tous les ménages ont-ils un thermomètre à la maison? Tous les ménages ont-ils des gants de chirurgien en réserve? De combien de boîtes de papiers mouchoirs dispose un ménage pour traverser une vague de pandémie? Tous les ménages ont-ils une réserve de masques pour tenir de façon sécuritaire pendant la durée d'une vague de pandémie? Tous les ménages sont-ils équipés et préparés à soigner des malades (potentiellement graves) à la maison?

Le plan de lutte du gouvernement du Québec repose sur les "aidants naturels". Pourtant, rien n'est fait pour préparer ces aidants à jouer un rôle actif au cours de la seconde vague de pandémie de 2009. Le guide Autosoins, si notre gouvernement québécois avait été le moindrement fin et prévoyant, aurait consisté en une trousse semblable à celle préparée par le gouvernement du Manitoba.

17 août 2009

Le CMAJ réclame un tsar de pandémie pour le Canada, alors que cela fait 16 mois que j’en parle



Apparemment, le Canadian Medical Association Journal vient de se rendre compte que le Canada aurait besoin d’un tsar de pandémie, a rapporté CBC (Radio-Canada).

C’est MAINTENANT seulement qu’ils viennent de penser à cela??? À plus ou moins un mois environ de la 2e vague d’une pandémie meurtrière? Laissez-moi rire un peu...

Le 5 mai 2008 – il y a plus de 16 mois de cela – j’ai écrit un billet intitulé «Un tsar de pandémie pour chaque nation», inspiré du blogueur américain Scott McPherson.

Puis, le 13 juillet 2008, j’ai écrit une lettre que j’ai postée au Premier ministre du Québec, Jean Charest, dans laquelle j’ai suggéré de nommer un tsar de pandémie pour le Québec.

Je n’ai jamais eu de réponse.

Voici ce que j’ai écrit en mai 2008 à propos d’un tsar (et c’est encore valable aujourd’hui, 16 mois plus tard):

«La problématique de la grippe étant tellement gigantesque et complexe, les conséquences d’une pandémie sur une société si immenses, le travail de planification et de préparation restant encore à abattre si colossal, les défis à surmonter si nombreux, qu’il fait véritablement sens qu’un bureau centralisé soit doté d’un porte-parole influent auprès de la chambre des représentants élus d’une nation. Une personne possédant une profonde compréhension des enjeux et ayant également la capacité de faire avancer la machine administrative et politique, en ralliant toutes ses composantes dans une seule et même direction. Une personne capable de bouger rapidement, capable d’intervenir à la vitesse que se déplacera le virus pandémique, assez souple pour agir et en ayant suffisamment de pouvoir pour mener à bien des préparatifs pandémiques au niveau de toute une nation, et auprès de l’ensemble des citoyens composant une société. Une personne n’ayant pas froid aux yeux, qui acceptera de porter un très lourd fardeau et sera consciente que des décisions extrêmement difficiles et déchirantes devront être prises. Une personne qui restera au-dessus des flots pendant une pandémie et qui aidera la nation à traverser des temps de fer.»

À minuit moins cinq d’une catastrophe sanitaire, économique, sociale et politique qui s’avérera peut-être sans précédent, il est trop tard pour penser à nommer un tsar de pandémie. Il aurait fallu faire cela dès 2007 (et même avant).

Je plains la pauvre personne qui devra remplir cette fonction, si jamais nos autorités arrivent à être suffisamment rapides pour mettre sur pied un bureau de gestion de pandémie au cours du prochain mois. Je lui souhaite bonne chance, et surtout, bon courage.

16 août 2009

Les femmes enseignantes enceintes et leurs fœtus risqueront-ils leur vie cet automne?

Fatiha Idrissi Kaitouni n’avait que 23 ans. Photo TVA

Et qu’en sera-t-il de toutes les femmes enceintes, peu importe leur profession?

Le cas d’une Montréalaise enceinte âgée de 23 ans – Fatiha Idrissi Kaitouni - décédée peu de temps après son accouchement, a touché le cœur de nombreuses personnes. Ce drame a fait réagir les gestionnaires de commissions scolaires locales, mais les autorités provinciales du Québec sont restées de marbre.

Une amie m’a confié: «J'ai trouvé cette histoire tellement triste... Je suis reconnaissante à la famille de cette femme d'avoir accepté de divulguer les faits. Je crois personnellement que le fait de mettre un visage - et un nom et une histoire - sur une simple statistique, va faire réagir plus de gens que d'ordinaire

Le Figaro, La Dépêche et La Presse (et bien d'autres) ont rapporté hier que les décisions pour protéger les employées enceintes ne se sont pas fait attendre. «Les commissions scolaires de La Capitale et des Premières-Seigneuries, à Québec, mettront les salariées enceintes en congé à l'automne

Le président de la CSQ, Réjean Parent, a déclaré qu’il estime que les commissions scolaires de la province doivent mettre en congé leurs employées enceintes.

Les journalistes Andrew Halfnight et Max Harrold de The Gazette, ont rapporté que la commission scolaire Lester B. Pearson, située dans Montréal Ouest, attendait que le gouvernement du Québec émette des directives concernant les femmes enceintes.

[Traduction] «Nous allons voir s’il y a de nouvelles directives, soit du ministère de l’Éducation ou de la Santé publique,» a déclaré le porte-parole Marcus Tabarchnick à The Gazette.

Marie-Ève Bédard, une porte-parole du ministre de la Santé, Yves Bolduc, a déclaré qu’un énoncé de politique concernant le H1N1 sera annoncé le 24 août prochain.

Toutefois, le gouvernement ne demandera pas aux groupes à risque – incluant les femmes enceintes, les personnes âgées et celles aux systèmes immunitaires déficients – de se tenir loin des écoles et des hôpitaux, a-t-elle précisé. Au lieu de cela, le gouvernement leur rappellera les dangers inhérents.» (The Gazette, 16 août 2009)

Voici un exemple flagrant de manque de leadership, survenu quelques jours à peine après que Jean-Jacques Samson, du Journal de Québec, ait traité de «Pinocchio de la santé» le ministre Yves Bolduc, l’accusant de «manquer de leadership dans des dossiers chauds comme les préparatifs en prévision d’une pandémie de grippe A (H1N1) à compter de l’automne». [Journal de Québec, 16 août 2009]

Pourtant, les autorités doivent certainement être au courant de l’étude américaine publiée dans The Lancet, qui conclut que les femmes qui attendent un enfant, atteintes de la grippe A, ont quatre fois plus de risques de souffrir de complications. [Pandemic H1N1 infection in pregnant women in the USA, 8 août 2009, Punam Mangtani, Tippi K. Mak, Dina Pfeifer, doi:10.1016/S0140-6736(09)61431-8]

Il n’y a simplement qu’à observer le nombre élevé de décès provoqués par la grippe porcine de femmes enceintes dans les pays Amérique du Sud, pour constater qu’elles constituent réellement une population à risque. Un grand nombre de pays à travers le monde ont rapporté de nombreux décès de femmes enceintes infectées par le H1N1.

Le gouvernement du Costa Rica a recommandé dernièrement aux femmes enceintes d’éviter les foules… et de ne pas magasiner. «Les femmes enceintes devraient éviter les endroits bondés comme les centres commerciaux, lieux de divertissement, restaurants et cinémas.» [Tico Times, 5 août 2009]

Le gouvernement du Royaume-Uni a quant à lui conseillé aux femmes de retarder la conception. [Traduction] «Nous conseillons à tous de bien planifier la grossesse – nous déconseillons aux femmes de concevoir. Les-mamans-en-devenir sont plus vulnérables à quelque type de grippe. Il est particulièrement important que qui que ce soit aux prises avec des problèmes existants de santé et qui pense à fonder une famille devrait d’abord en parler à son médecin, comme cela serait fait normalement.» [The Guardian, 19 juillet 2009]

Si les femmes enceintes enseignantes ne devraient pas travailler cet automne parce qu’elles sont à risque, alors… les femmes enceintes employées administratives dans des établissement d'enseignement ne devraient pas non plus travailler.

Je suis d’avis qu’au moment où surviendra la 2e vague de H1N1 pandémique, les femmes enceintes – peu importe leur profession - ne devraient pas aller travailler, et devraient éviter les lieux bondés.

Et si les femmes enceintes enseignantes, qui fréquentent des écoles qui sont considérées comme des lieux avec une concentration de virus, alors, les enfants ne devraient pas aller à l'école.

Qui va payer pour tout cela?

Le gouvernement n’a pas l’air pressé de se pencher sur ces questions.

Cet automne, les femmes enceintes iront travailler pour gagner leur vie, et elles pourraient risquer par le fait même leur vie et celle de leur fœtus. Combien de Fatihas et de bébés en devenir seront sacrifiés avant que ne soient mises en œuvre des mesures de prévention et de protection réalistes?

11 août 2009

Les dernières volontés


Quelques mois se sont écoulés depuis le 27 avril dernier, date où l’Organisation mondiale de la santé est passée en Phase 4 d’alerte. [Personnellement, je considère que la pandémie a débuté à peu près à cette époque. Étant donné que les instances gouvernementales accusent toujours un certain décalage (retard) par rapport à la réalité, il fait sens à mes yeux de fixer les débuts pandémiques à ce moment.]

Mai, juin, juillet, et maintenant août. Nous avons été submergés par une marée de nouvelles. Même si le nombre d’articles de presse a considérablement augmenté (par rapport à la période appelée «flu fatigue»), l’abondance est illusoire. Cela ne parle pas encore vraiment des vraies affaires, et nous restons sur notre faim, en quelque sorte, espérant toujours que les autorités mettent de côté leur peur, et se décident enfin à affronter la réalité. Ce qui fait que, fidèles à nous-mêmes, nous ramons toujours dans l’océan de publications – toutes les langues réunies - pour tenter de définir un portrait réaliste de la situation. Une chose est certaine, la vraie situation ne correspond pas à l’image à laquelle tentent de nous faire croire les autorités.

La communauté de pratique francophone flublogienne est demeurée active au cours de la période estivale. Les billets se sont faits moins nombreux, mais les échanges en privé se sont considérablement multipliés. Certaines personnes ont eu l’impression d’avoir tout dit et sont restées bouche bée devant le spectacle officiel, d’autres se sont senties impuissantes et auraient souhaité pouvoir rajouter des années au temps, afin que puissent être complétés les préparatifs sociaux (qui n’ont jamais en fait vraiment débuté).

Toutes et tous s’entendent sur un point et partagent le même sentiment: la vie est précieuse et il faut en profiter au maximum, pendant qu’il en est encore temps. Les amis m’ont raconté à quel point ils s’en sont donné à cœur joie, déposant, le temps d’un été, le lourd fardeau de la vision de ce qui s’annonce.

Une amie chère, qui a le même âge que moi, a dressé la liste de toutes les choses qu’elle souhaitait faire avant de mourir. Elle a bravement sauté en parachute de 10,000 pieds dans les airs. Pendant ce temps, j’étais en bas (solidement sur la terre ferme), la regardant gracieusement flotter dans le vent, tel un papillon, profondément émue, les yeux embués de larmes.

Peter M. Sandman

Dans Zonegrippeaviaire, ces derniers mois, un travail remarquable de traduction a eu lieu, concernant les billets du communicateur de risque Peter M. Sandman: je lève mon chapeau à Gaby et souligne son travail de longue haleine et ses nombreux efforts. Admirable, Peter M. Sandman continue de se battre et d’argumenter (longuement!). Il est trop tard pour mettre sur pied une campagne de préparatifs sociaux: la plupart des membres du Flublogia l’ont deviné, et ce, dès le mois d’avril dernier. La blogueuse américaine et colorée Catherine Mitchell avait alors déclaré: «La fenêtre des préparatifs s’est refermée.»

Mai, juin, juillet, et maintenant août. Nous avons mis de l’ordre dans nos affaires, nous nous sommes efforcés de nous préparer à affronter le spectre de la pandémie au mieux de notre intuition et de nos connaissances – acquises pour la plupart d’entre nous sur le tas, à force de partage d’informations et d’idées, avec la communauté de pratique flublogienne du monde entier. Nous avons passé en revue nos dernières volontés, et célébrons maintenant la beauté de la vie, savourons chaque petit instant de bonheur, de soleil et d’amour, faisons le plein d’énergie, et amassons tout ce que nous pouvons de courage, devant le grand Inconnu.

27 juin 2009

Le décès en 24 heures d'une ontarienne de 6 ans passe inaperçu


Quand j’ai lu l’article du Star, j’ai recommencé plusieurs fois pour être certaine que je ne m’étais pas trompée. Mais j'avais bien lu: mourir d'une grippe en vingt-quatre heures, c'est presque de la science fiction!
«L'enfant (de 6 ans) a eu de la fièvre et a commencé à vomir le dimanche, 14 juin, et est décédée le lendemain. Une autopsie a été pratiquée et les résultats du laboratoire ont révélé, vendredi dernier, qu’elle avait en effet le virus. Elle est la quatrième ontarienne à mourir du virus [H1N1].»

Une fillette âgée de 6 ans est morte en 24 heures de la grippe porcine à Brandon, en Ontario. Il me semble que ce décès est passé inaperçu. Ce décès était-il trop bouleversant pour être repris par les fils de presse et largement publié?

Que se passe-t-il? Les journalistes se sont-ils posé des questions? Des recommandations ont-elles été émises pour étouffer l'affaire?

Aux États-Unis, des enfants plus âgés que cela sont morts après une plus longue durée, et la nouvelle de leur mort a déferlé dans les médias. Les «experts» se sont posé des questions face à l’absence de «conditions» de santé pré-existantes, les autorités ont mené des enquêtes, les parents se sont inquiétés que la même chose se produise pour leurs enfants.

Au Québec: apparemment rien. Il n’y a pas eu la moindre réaction. Ni ailleurs, à l'exception de l'article du Star, publié le 23 juin dernier.

L’amie Gaby a traduit en français dans Zonegrippeaviaire l’article du Star, afin que des francophones aient connaissance de ce décès et se posent des questions.

Ce même article indique que les autorités québécoises ne donnent pas de détails à propos des récents décès annoncés et ne donnent pas la peine de répondre aux questions des journalistes.
«Les responsables de la santé du Québec ont publié hier, en fin d’après-midi, une déclaration pour annoncer deux nouveaux décès dans la province. Ils ne donnent pas de détails et n'ont pas retourné les appels.»

Si vous trouvez qu’il soit «normal» qu’une enfant de 6 ans meure au bout de moins d’une journée d’une grippe qui est censée être bien «bénigne», de mon côté, je trouve que cela est assez troublant, et encore plus troublant le silence... de mort à la suite de ce décès. La mort de Michael Jackson a de quoi soulever l’intérêt des foules. Mais pas celle d’une petite ontarienne...

06 juin 2009

Vendre l'état de préparation à la famille et aux amis


Avez-vous essayé de convaincre votre famille et vos amis à l'idée de se préparer à une pandémie? Ce n'est pas facile!

J'en parle depuis 3 ans dans mon entourage. J'ai réussi à convaincre des gens, et plusieurs se sont lancés dans des préparatifs.

Mais une partie des personnes que je connais n'ont pas voulu entendre parler de mes histoires. Plusieurs m'ont tourné le dos, d'autres m'évitent, d'autres abordent tous les sujets inimaginables sauf celui d'une pandémie. Il y en a même qui ont affiché des comportements agressifs (au point que c'est maintenant moi qui les évite, pour avoir la paix).

Gaby poursuit avec efficacité son exploration des contenus proposés par le communicateur de risque Peter Sandman, en nous livrant une troisième traduction en français.

Dans ce billet-dialogue de Peter Sandman, on trouve une analyse des types de personnes et leurs probables comportements face à la menace de pandémie. Vous remarquerez qu'il y a des catégories de gens avec lesquels il n'y a rien à faire: mieux vaut ne pas perdre sa salive avec ceux-là.

Concentrez-vous sur les personnes qui sont le plus susceptibles de vous écouter. En ce qui concerne les autres (qu'il sera absolument impossible de convaincre), préparez-vous à ce que ce soit justement ceux-là qui viennent larmoyer à votre porte, et réclamer des provisions, quand les choses tourneront vraiment mal...

Vendre l'état de préparation à une pandémie, à la famille et aux amis

Traduction en français (par Gaby) de
"Selling pandemic prep to family and friends"
18 mai 2009 | Par Peter Sandman (répondant à Elenor Snow)

04 juin 2009

Pires scénarios de grippe porcine

ULTRA.F, Digital Vision, #8224583. Libre de droits

Gaby a eu une patience d'ange - un travail de longue haleine, qui a nécessité plusieurs jours - pour traduire ce long billet signé par Peter Sandman. Présenté sous forme de conversation, ce dialogue amène un à un les arguments en faveur de préparatifs pandémiques sociaux... naturellement avant qu'il ne soit trop tard pour les mettre en oeuvre.

Les gouvernements auront-ils le courage et la sagesse de fournir prochainement des directives plus réalistes aux populations? (Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté, soyez assuré(e)s que je m'ennuie beaucoup de Mike Leavitt.)

Pires scénarios de grippe porcine: Avertir les gens maintenant ou attendre que les choses commencent à mal tourner?
Traduction en français (par Gaby) de
"Swine flu worst case scenarios: warn people now or wait till things start getting nasty?"
30 mai 2009 | Par Peter Sandman

31 mai 2009

Été de mécontentement...

Maryn McKenna

Voici un excellent article signé par Maryn McKenna dans CIDRAP News. Elle y aborde les problématiques de la surveillance des nouveaux virus de la grippe A (H1N1).

Il y a un mois (lorsque l'OMS est passé en phase 5 d'alerte pandémique), David Nabarro a averti sur Facebook que les prochains mois seraient difficiles, lorsque le virus sortirait des écrans radar de la surveillance.

Maryn a brossé un aperçu de ce tableau estival, tout en pointant les différences avec la grippe saisonnière.

Cinamon et Gaby ont fait de l'excellent boulot avec la traduction en français: merci beaucoup!

Le nouveau virus de la grippe peut occasionner un été de mécontentement
Traduction en français (par Cinamon et Gaby) de
"New flu virus may bring summer of discontent"
29 mai 2009 | Par Maryn McKenna | CIDRAP News

23 mai 2009

Mes deux coups de cœur de la semaine: Sandman et Nabarro

Peter M. Sandman

David Nabarro

J’ai deux coups de cœurs à partager avec vous.

Mais tout d’abord, faisons un petit tour d’horizon des derniers développements (et des non-développements).

Ce matin, je me disais que la situation n'avait guère progressé, d'un point de vue POLITIQUE, depuis le 4 mai dernier, date où j'ai rédigé le billet «OMS, ONU, accordez vos violons».

Nous sommes toujours en phase 5.

Aucune décision n'a encore été prise dans les plus hautes sphères de la gestion de pandémie, et personne n'ose encore appeler les choses par leur nom. Alors que le virus de la grippe A (H1N1) se propage dans le monde entier, il ne fait guère de doute que nous sommes déjà dans les premiers stades d'une pandémie généralisée. Néanmoins, nous assistons à un concert de résistance considérable à appeler ce qui se passe une «pandémie».

«Les arguments sur l'état de la pandémie de grippe porcine sont une distraction de la lutte contre l'épidémie», a averti Declan Butler le 21 mai dernier dans Nature.

Comme l'a répété si souvent Henry Niman, le virus de la grippe porcine ne lit pas les communiqués de presse de l'OMS, et ce virus poursuit inexorablement sa conquête de l'espèce humaine, voyageant d'une contrée à une autre. Combien y a-t-il de cas réels? Je suppose que cela doit tendre désormais vers le million de personnes infectées. Le magazine New Scientist a indiqué que des calculs basés sur les débuts du virus ont prédit qu'il y aura un milliard de gens infectés d'ici le mois de juillet 2009. «Les experts de la santé ont expliqué à New Scientist, que sur la base du taux d'augmentation exponentielle calculé peu de temps après que l'OMS ait commencé à compter les cas, le H1N1 pouvait infecter plus d'un milliard de personnes d'ici juillet 2009

Cette semaine, le numéro 2 de l'Organisation mondiale de la santé, le Dr Keiji Fukuda, a déclaré que les données ne signifiaient plus grand chose: «Les chiffres eux-mêmes sont devenus de moins en moins pertinents (...) Ils vont de moins en moins refléter ce qui se passe réellement

Pendant que l'OMS et l'ONU hésitent avant d’augmenter l’alerte pandémique au dernier cran, nous avons l’impression que les nations se traînent les pieds pour déclarer le moins de cas possibles.

Consulter la liste des cas confirmés par pays (bulletin no.37 de l'OMS) fait sourciller. Au 23 mai 2009, 28 pays (sur 42) ont confirmé moins de 10 cas de grippe porcine chacun.

Le directeur du CIDRAP, Michael Osterholm, a mentionné cette semaine que quelque chose clochait avec les chiffres européens. Il a dit que les chiffres officiels de la Grande-Bretagne ne faisaient pas sens, et que «si les autorités ne cachent pas de cas, elles ne font pas tellement d’efforts pour trouver le virus. Les chiffres de la Grande-Bretagne ne racontent pas vraiment toute l’histoire. S’il n’y a vraiment que quelques cas en Europe, nous devrions tous y envoyer des équipes pour savoir ce qui s’y passe», a-t-il dit.

Donc, les États-Unis d'Amérique semblent être le seul endroit sur la planète où il survient de très nombreux cas de grippe A (H1N1): 6552 selon le dernier décompte. Et dans le pays d'à coté - le Canada - il n'y en a que 719 (ce nombre n'a pas été mis à jour, le dernier total affiché par l'Agence canadienne de la santé publique étant de 805 cas au 22 mai 2009).

Même que le Dr David Butler-Jones, administrateur en chef de la santé publique du Canada, nous a affirmé dernièrement que le pire du foyer d'infection était derrière nous. «Il semble à ce point que nous ayons franchi le pire au Canada pour cette saison», a-t-il déclaré.

Ce qui est en contradiction directe avec une déclaration de la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé, Margaret Chan: «Nous nous attendons à ce que le virus continue de se propager à de nouveaux pays, de même que dans les pays déjà touchés

Le Canada est le troisième pays le plus touché au monde par la grippe porcine, et donc si nous nous fions aux dires de Margaret Chan, les cas vont continuer d’augmenter, et non pas aller en décroissant, comme voudrait que nous le croyions le Dr David Butler-Jones.

Voici mes deux coups de cœur.

Le premier consiste en un article publié dans Nature par le communicateur de risque Peter M. Sandman, intitulé «Pandémie: une bonne hygiène ne suffit pas». Le plus grand défaut du CDC [et de tous les gouvernements] est de ne pas en faire suffisamment pour aider le public à visualiser ce à quoi une pandémie grave pourrait ressembler, a dit Peter M. Sandman. Lisez l’article au complet, il est très instructif et révélateur.

Mon second coup de cœur est arrivé par surprise, hier en fin d’après-midi, quand j’ai ouvert mon compte de Facebook, et que j’ai vu que David Nabarro, coordonnateur senior de l’action des Nations Unies contre la grippe aviaire et humaine, avait posé un défi: «Défi: Pouvons-nous demeurer vigilants, tout en nous assurant que la solidarité mondiale et les partenariats se maintiendront au sommet des défis de la préparation à une pandémie au cours des trois prochains mois?»

David Nabarro s’est soudainement mis à interagir avec des membres de la sphère du Flublogia ces dernières semaines, alors qu’il était demeuré assez réservé au cours des derniers mois. Il a noué de nouvelles amitiés, et a même écrit sur des babillards. Par exemple, j’ai vu passer des échanges entre lui et Greg Dworking (bloguant sous le pseudonyme de DemFromCT). Il est également devenu ami avec Craig Vanderwagen, du HHS américain.

Solidarité mondiale? Comment est-il possible de faire encore totalement confiance aux autorités?

L’expression «solidarité mondiale» s’applique-t-elle aux citoyens? Où sont donc passés les préparatifs sociaux mentionnés dans le 4e Rapport intérimaire de l’ONU sur la gestion de la grippe aviaire? J’imagine que dans les circonstances, ils devraient également s’appliquer à la grippe A (H1N1). J’en ai peut-être manqué des bouts, mais j’ai l’impression que dans l’opéra qu’on nous joue, l’acte qui devait porter sur les préparatifs sociaux a été complètement supprimé du spectacle, à part les recommandations sur le lavage des mains.

«Fondamentalement, les fonctionnaires doivent se demander s’ils voient la population en tant que victimes potentielles à être protégées et rassurées, tout comme de jeunes enfants, ou des combattants d'une pandémie – des adultes - qui peuvent jouer un rôle actif dans la crise qui pourrait être à venir. La différence de tonalité pourrait sauver des vies.», a indiqué Peter M. Sandman.

15 mai 2009

Cool! Un groupe portant sur l'ONU à GovLoop

L'ami Adriel Hampton nous a informé dans Twitter qu'un nouveau groupe de discussion portant sur l'ONU vient d'être créé dans GovLoop.com.

Je viens de m'y inscrire.

http://www.govloop.com/group/theunitednations

Participez en grand nombre.

08 mai 2009

Sommes-nous mûrs pour un WHO2? C'est ce que nous propose gsgs

L'ami Guenter Stertenbrink (gsgs), un passionné de mathématiques, casse-têtes, échecs, influenza, programmation, robotique et "futur éloigné", m'a contactée il y a deux jours pour me faire part de son idée de WHO2, une sorte de "Greenpeace for health".

"An ideal world would be able to separate the science from the politics. Unfortunately in our modern world, politics always gets involved with the wider implications that health crises cause, either global or domestic," a indiqué Guenter Stertenbrink.

Cela fait deux ans que je songe à cette même idée. À force d'observer les entités gouvernementales locales, régionales et internationales, ainsi que la communauté scientifique, j'en suis venue à la même conclusion que mon ami Guenter.

Nous assistons à une montée des goverati en ce moment. Alors je crois que cela pourrait être le bon timing pour créer davantage de transparence. La communauté de pratique Flublogienne est-elle prête à passer à un autre niveau de collaboration?

Afin d'appuyer Guenter Stertenbrink, j'ai effectué un retour sur FluTrackers.com. J'ai opté pour la même signature que celle de Twitter: mon nom d'utilisateur sur ce site est Lyne_Robichaud.

Voici mes commentaires publiés sur FluTrackers aujourd'hui. Je n'ai pas le temps de les traduire en français.

Gsgs, I agree with you idea: there is a need for an independant entity.

There are no Flublogian diplomats or ambassadors.

The Greenpeace model, built by environmentalists, is successful. Why not apply it to health?

These past 3 years, I observed the scientific community, UN agencies, and governments. The "scientific renaissance" announced by Keiji Fukuda on May 7, 2008 never really unfolded before our eyes. The same un-transparency seen for H5N1 could probably be repeated for A(H1N1).

"We are in a period in which information on a number of different aspects of influenza is just burgeoning. In many ways, we are in a kind of scientific renaissance, but the technical information about a number of different issues have really increased at a huge pace." [Dr. Keiji Fukuda, Coordinator of WHO's Global Influenza Program. Source: WHO to Update Guidelines for Possible Flu Pandemic, By Lisa Schlein, FluLab, May 7, 2008]

Recently, (my friend) Dr. Mark Drapeau, researcher at the Center for Technology and National Security Policy (CTNSP) (@cheeky_geeky) came up with a new expression: "goverati". Since the beginning of 2009 - associated to the increased implementation of Governement 2.0 - we are assisting to the rise of goverati.

What is a goverati? "It is made up of people with first-hand knowledge of how the government operates, who understand how to use social software to accomplish a variety of government missions, and who want to use that knowledge for the benefit of all.

The goverati includes not only government employees, but also people from think tanks, trade publications, and non-profits. And it includes high-profile thinkers outside of the government who have an interest in a more open, transparent, and efficient government," according to Dr. Mark Drapeau.

The Sunlight Foundation uses the power of the Internet to shine light on the interplay of money, lobbying, and government. It is also a succesful model that we could look into.

CrisisCamp 2009 (Gov2.0 related to health and emergency issues) will take place on June 12-14 2009 in Washington, DC. I invite everyone to participate via Twitter, follow @Crisiscamp, and discuss and promote the idea of a "Greenpeace for health".

05 mai 2009

Le commissaire belge sur l'influenza, Marc Van Ranst, effectue un virage 2.0

Marc Van Ranst

Après Craig Vanderwagen (USA) et Thierry Saussez (France), Marc Van Ranst et la Belgique se lancent dans le web participatif et embrassent les médias sociaux. Voir mes billets précédents annonçant le virage de Craig Vanderwagen et celui de Thierry Saussez.

Le Commissaire interministériel sur l'influenza du gouvernement belge, Marc Van Ranst, a créé un nouveau groupe sur Facebook. Cela faisait longtemps que j'attendais cela! Je pressentais que Marc Van Ranst était mûr pour ce saut (depuis février dernier). Bravo, troisième nation au monde à prendre un virage 2.0 en lien avec questions pandémiques!


Mexicaanse griep H1N1 - Grippe mexicaine H1N1 - Mexikanische Grippe H1N1

Le commissariat interministériel influenza
Le commissariat interministériel influenza a été créé le 20 octobre 2005. Il s’agit d’un organe de coordination générale des actions et de concertation avec toutes les instances concernées, au niveau fédéral, régional et communautaire. Le commissariat établit également des contacts avec les instances européennes et les institutions internationales.

Grippe mexicaine H1N1
Il s’agit d’un nouveau virus humain composé d’une combinaison de gènes d’origines différentes : ils proviennent en partie de virus porcins, d’un virus aviaire et d’un virus humain. Ce virus a été détecté au Mexique pour la première fois le 18 mars 2009.

Call center: Pour toutes vos questions, notifications ou remarques, le call center influenza est accessible du lundi au vendredi de 9h à 17h au numéro gratuit
0800 99 777.

Michel Vermeulen

Ce groupe a été rejoint par 127 utilisateurs de Facebook (au 5 mai 2009 à 10h30 ET). Naturellement, le médecin et blogueur sur l'influenza Michel S.f. Vermeulen fait partie de ce groupe.

ONU et OMS, accordez vos violons!


Quel(s) pays exerce(nt) des pressions sur Margaret Chan et l'OMS?

Ce matin, la directrice générale de l'OMS a déclaré qu'elle passerait en phase 6 (voir La directrice de l'OMS indique que la pleine pandémie sera déclarée).

Margaret Chan

Quelques heures plus tard, le directeur général de l'ONU, Ban Ki-moon, affirmait le contraire... L'OMS "n'a pas le projet pour l'instant d'augmenter le niveau d'alerte à 6", degré le plus élevé de l'échelle d'alerte, a assuré lundi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Il était accompagné en conférence de presse par David Nabarro, le coordonnateur senior du Système de grippe humaine et aviaire des Nations Unis. Voir ici et ici.

Il faudrait peut-être que les hautes instances de l'ONU et de l'OMS s'efforcent d'accorder un peu mieux leurs violons, s'ils veulent conserver leur crédibilité, en ce début de crise sanitaire mondiale majeure.

Ban Ki-moon

Le Secrétaire-général de l'ONU a annoncé qu'aura lieu dans deux semaines à Genève "une réunion des États, pays donateurs et secteur privé, qui s’inscrit dans les efforts visant une œuvre efficace de la stratégie de préparation."

Attendra-t-on jusque à cette rencontre pour déclencher la phase 6 d'alerte pandémique?

Les coffres de l'ONU ont un urgent besoin d'être renfloués pour passer à travers de la pandémie. Nous pouvons deviner que la crise économique mondiale a probablement dû toucher les budgets de préparatifs de pandémie des nations. Des coupures budgétaires ont fait en sorte que les pays donateurs ont dû diminuer leurs contributions à l'ONU pour la lutte contre la grippe aviaire. À la fin du mois de février 2009, Bernard Vallat, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), a indiqué:
"Les informations recueillies sont convergentes. On observe un peu partout à travers le monde une décroissance des budgets publics dans les domaines relatifs à la santé animale, à commencer par les ressources affectées à la surveillance et à la détection précoce des maladies des animaux d'élevage ou sauvages. Beaucoup des 172 pays membres de l'OIE envoient des signaux témoignant d'une baisse de la garde vis-à-vis des menaces sanitaires vétérinaires. Nous ne disposons pas encore de chiffres précis, mais la tendance est manifeste, tant dans les pays en voie de développement que dans les pays développés."

Il doit y avoir des tensions politiques. Cela doit jaser fort dans les couloirs du pouvoir...

Un autre élément a attiré mon attention. Le président mexicain Felipe Calderon a déclaré avoir regretté d'avoir fait preuve d'honnêteté et de transparance: "Je trouve injuste que, parce que nous avons été honnêtes et transparents avec le monde, certains pays prennent des mesures répressives et discriminatoires, fruits de l'ignorance et de la désinformation", a-t-il regretté.

Ajoutez à cette étrange déclaration le fait que le Mexique ne cesse de claironner depuis vendredi dernier que l'épidémie de grippe A (H1N1) recule, et que le pic est passé (alors que cela n'a pas encore été scientifiquement démontré). Des milliers d'articles de presse ont répété cela ce week-end, ce qui a fait en sorte que le public était sous l'impression que l'épidémie régressait, alors qu'en fait elle a progressé, a-t-on pu lire dans d'autres reportages.

Que se passe-t-il donc entre l'OMS et l'ONU? Et entre ces agences et les nations du monde? Des tiraillements majeurs, j'en ai l'impression. La pression doit être très forte pour ne pas basculer dans une pleine pandémie.

Déjà que la crédibilité de l'OMS en prend un coup ces derniers jours parmi la population, ce genre de volte-face pourrait coûter cher en crédibilité. Et ce n'est pas le temps, surtout pas le temps de perdre la face. Peter Santilli (@PeterSantilli) sur Twitter - notez qu'il a le nombre non négligeable de 34,783 followers - a écrit lundi soir (4 mai): "W.H.O. now stands for What Hasn't Occurred."
 
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