Blogue de Lyne Robichaud

30 décembre 2011

Edgeryders necessita la teva collaboració

Un nou projecte dirigit pel Consell d'Europa, (CdE), anomenat Edgeryders, necessita la teva collaboració. El CdE tracta de comprendre com els joves estan construint el nou món en què tots vivim. El coneixement adquirit en aquest grup de reflexió té com a fita influir en el discurs de la política europea. Vostè considera que el govern obert, l'obertura de dades, el we-gov, el govern wiki i altres formes de participació via Internet són part d'aquest món? Si us plau, registreu-vos a la plataforma Edgeryders i expliqui què ha estat fent en aquest àmbit. Per què creu que això és part d'una solució sostenible? El seu suport és important. Hi ha un molt espai per a la collaboració! Edgeryders tindrà tota la saviesa i tota l'ajuda que pugui aconseguir. http://edgeryders.ppa.coe.int

20 décembre 2011

Edgeryders a besoin de votre collaboration

Un nouveau projet piloté par le Conseil de l'Europe, intitulé Edgeryders, a besoin de votre collaboration. Le Conseil cherche à comprendre la manière dont les jeunes s’y prennent pour construire le nouveau monde dans lequel nous vivons tous. Les connaissances recueillies à ce groupe de réflexion ont pour but d'influencer le discours politique européen. Considérez-vous que le gouvernement ouvert, les données ouvertes, we-gov, wiki gov et diverses autres formes de participation sur Internet font partie de ce monde- là? S'il-vous-plaît, inscrivez-vous à la plate-forme Edgeryders et expliquez-y ce que vous avez entrepris dans ce domaine. Pourquoi pensez-vous que cela fait partie d'une solution durable? Votre soutien est important. Il y a beaucoup de place pour la collaboration! Edgeryders a besoin de toute la sagesse et de toute l'aide qu’il peut obtenir.

http://edgeryders.ppa.coe.int
Brève présentation vidéo http://www.universalsubtitles.org/es/videos/14PHRm1OCieV/info/Edgeryders%20in%203%20minutes/

14 décembre 2011

Edgeryders necesita tu colaboración

Un nuevo proyecto dirigido por el Consejo de Europa, (CdE), llamado Edgeryders, necesita tu colaboración. El CdE trata de comprender cómo los jóvenes están construyendo el nuevo mundo en que todos vivimos. El conocimiento adquirido en este grupo de reflexión tiene como objetivo influir en el discurso de la política europea. ¿Considera usted que el gobierno abierto, la apertura de datos, el we-gov, el gobierno wiki y otras formas de participación vía Internet son parte de este mundo? Por favor, regístrese en la plataforma Edgeryders y explique qué ha estado haciendo en este ámbito. ¿Por qué cree que esto es parte de una solución sostenible? Su apoyo es importante. ¡Hay un mucho espacio para la colaboración! Edgeryders tendrá toda la sabiduría y toda la ayuda que pueda conseguir. http://edgeryders.ppa.coe.int; Edgeryders video

11 décembre 2011

Edgeryders needs your collaboration

A new project run by Council of Europe, called Edgeryders, needs your collaboration. The CoE is looking at ways in which young people are building the new world we all live in. Knowledge gathered at this think tank aims to influence European policy discourse. Do you consider that open government, open data, we-gov, wiki gov and various forms of Internet enabled participation are part of this world? Please register at Edgeryders platform and explain what you have been doing in this area. Why do you think it is part of a sustainable solution? Your support is important. There is a lot of room for collaboration! Edgeryders will need all the wisdom and all the help it can get.

Join us today!

01 décembre 2011

Pourquoi je crois en Edgeryders

Je réponds aux commentaires de Thanh Xian T. (de Paris, France), sur le groupe «Gouvernement ouvert» de LinkedIn.

Dans ce monde, s’accumulent la dette des pays, se déploient des guerres, s’aggravent les inégalités, l'injustice, et l'instabilité. Est-il possible d'apporter un changement réel? Est-il possible de contribuer à la résolution de grands problèmes à un niveau individuel? Je pense que oui.

Ce que je trouve formidable, c’est que les personnes du Conseil de l'Europe ayant conçu le projet Edgeryders l’ont compris, et que ces personnes s’efforcent du mieux qu'elles le peuvent en ce moment de mener à bien cette expérience collective.

Nous (la société) faisons face à de très nombreuses perturbations de toutes sortes et à beaucoup d'incertitude, ce qui signifie, je pense, que nous avons entre les mains une énorme quantité de possibilités. Ensemble, nous représentons une force qui peut exploiter une nouvelle intégrité sociale, avec des choix qui profitent au plus grand bien de tous, plutôt qu’à des individus sélectionnés.

Je crois que nous pouvons y arriver en parcourant cinq étapes:

1) Réaliser que le chaos et l'instabilité créent l’occasion pour un changement collectif.

2) Comprendre que le changement débute par une seule personne, mais s’amplifie, lorsque des groupes de personnes partagent des visions semblables.

Certains individus opèrent le changement à l’intérieur d’eux. Ensuite, lorsqu’ils communiquent leur changement et qu’ils se relient à d’autres gens ayant effectué une démarche semblable, à la fin, les choses se mettent à évoluer. Parce que c’est ainsi que cela se passe – on se débat, on expérimente, on échoue, et il survient quelque part des avancées créatives.

3) Être conscient que travailler pour le changement avec les autres peut conduire à une transition de phase.

Imaginez une transition de phase comme étant de l'eau bouillante se transformant en vapeur, ou encore un système de tempête qui éclaterait soudainement. Si un certain nombre de personnes se comportant d’une certaine façon constituent un champ unifié, lorsqu’une masse critique est atteinte, alors ce champ affecte le tout.

4) Percevoir l'instabilité et le changement comme une occasion d'être créatif, en regardant le chaos comme à travers un prisme, en se demandant, où se situe l’opportunité, pour nous, personnellement et individuellement, mais aussi collectivement?

Lorsque des leaders gouvernementaux commencent également à faire ceci, alors il émerge des possibilités.

5) Se poser ensuite les bonnes questions, afin que nous poursuivions les possibilités de changement.

Quelles sont mes compétences uniques en ce moment? Qu’est-ce qui me tient vraiment à cœur? Quelles personnes pourraient m’aider? Comment puis-je faire pour développer les bonnes relations pour moi? Existe-t-il des gens qui ont réussi à faire une différence dans cette situation?

Plus nous nous posons de ces questions, plus nous commençons à nous connecter avec d’autres personnes, plus il émerge un phénomène appelé l’intention collective – une collection de créativité émerge.

C'est ce que Edgeryders tente de faire: accompagner des gens à se poser des questions.

Il n’existe pas de situation parfaite.

Lorsque nous faisons un choix, nous changeons le futur.

Personnellement, j’ai trouvé à l'intérieur de moi ce lieu où rien n'est impossible. À travers les histoires racontées par des participants du projet Edgeryders, je découvre que d’autres personnes, éparpillées à travers le monde, ont elles aussi trouvé ce lieu. Je trouve cela absolument fascinant!

Nous n’en sommes pour le moment qu’au début de ce projet expérimental, qui se poursuivra jusqu’à la fin de mai 2012. Je me trouve extrêmement privilégiée d’en faire partie. Je suis persuadée qu’il émergera de cette expérience de nombreuses possibilités. Je donne la chance au coureur.

30 novembre 2011

ALL HANDS ON DECK! Call to action: Edgeryders

Do you know that on LinkedIn, some Francophones have a discussion about open government issues?

There is no shadow of an open government to the horizon, but these issues are floating around in people's minds, and are discussed here and there.

What can we do now?

Yesterday, Thanh Xuan T. wrote:
(translation) "How the French government, and even the European governments, operate prevents the application of open government, and also the fear of losing a little more power (both legislative and executive) and overall control over the people. Democracy often goes backwards, or serves some obscure purposes, only to result in more control and censorship "discreetly" practiced by the government. Regarding the question of political will: it is obvious that this type of "management" far exceeds the ability of our political leaders, who more consistently care about maintaining their elected mandate, than have a genuine interest in citizens and their nation. Therefore, open government becomes a paradox: a rather unpopular democratic method, not welcomed by officials, even in the land of liberty (especially by the current ruling party)." (Ref. Is France to soon have an open government policy?
Last week, at Edgeryders, it was discussed, with philosopher Michel Filippi, how to go about defining models of leadership and open government. I explained yesterday (see this post) that we covered risk aversion and locking processes.

Edgeryders is a bridge between government authorities and citizens: what a great opportunity to help them understand what are our concerns! Government officials are listening, via this platform. Let's speak up!

The time has come for citizens from European countries - and other nations - to mobilize in an unprecedented move. Students, open government apostles, culture hackers, worldview hitchhikers, open scholars, geeks, artists, scientists, philosophers, thought leaders, change agents, social alchemists, activists, advocates, communicators, lobbyists, writers, thinkers, visionaries, etc., people from all spheres of society, ALL HANDS ON DECK! Let's gather at Edgeryders!

1) Sign up on the platform http://edgeryders.ppa.coe.int/

2) Upload your (real) pic

3) Complete your profile

4) Do the 'Share your ryde' mission (TELL YOUR STORY. What matters to you? Do you care about open government? Why?)
Here are examples of cool stories: do you know the Kyopol system? (mission by pedro.prieto-martin); Michel Filippi's mission; Neal Gorenflo's mission; Lyne Robichaud's mission, including discussions with philosopher Michel Filippi.
And soon, we'll start doing small packets of research together, we'll play Edgeryders missions and campaigns. Stay tuned.

29 novembre 2011

Risk aversion, locking processes, and leadership models

This year, in spite of myself, I became familiar with the "risk aversion" concept. I found out, the tough way, that government officials and managers deploy torrents of creativity to say NO.

According to Kieran Harrop, Director, Business Engagement, Strategic Initiatives, Government of British Colombia (a Canadian province), "open government risk aversion is one of government's greatest risks".

A quick environmental scan reveals that the majority of governments in Canada (federal, provincial, territorial and municipal), and indeed the world, are resisting the movement to open government, wrote Kieran Harrop at Government in the Lab.

Last week, at Edgeryders, a discussion about open government models with experimental philosopher Michel Filippi opened the door to explore behaviors and factors that lead individuals (such as government officials and managers) in a locking process. In French, Michel Filippi calls it «verrouillage».
"Someone who does not change its mode of action should first be referred by a model. Here, for example, one could refer to the "cognitive locking process". Cognitive scientists have shown that when a player is locked into a spot, nothing external to the situation can enter its cognitive system. Therefore, a government officer that does not change his leadership style could be locked onto a task. Now, if we agree, this model has taught us something more about the situation described, than what was known previously. This is an example of beginning of exploration that could be undertaken (at Edgeryders).

By starting to collect information on what is "irritating", we draw the first step of a design process. We can ask ourselves: What do I know about this particular object that I have designated as "irritating"? Then, we can go one step further by asking what knowledge irritants have, what they are, how are they used, on which "objects", etc. When we increase the creation of knowledge, we have an early model", explained Michel Filippi.
We hear more and more, that government institution have become largely irrelevant and increasingly impotent. I came to think that it is not sufficient for government officials and managers to understand the benefits of open government. They must also change their leadership model. How can there be transparency if corruption is slyly deeply infiltrated in a government, or if a culture of silence weighs on all shoulders? How can we claim to participation, if the government people are not listening, are disconnected from themselves and from citizens? How can we hope to cooperate when some officials are so arrogant and condescending, have the angry switch permanently on, that they make us want to escape by running in the opposite direction? It's hard to get away from a certain rage-against-the-darkness feeling. Government institutions are caught in a spiral, the more degraded they becomes, the harder it is to rally people to its defence.

Another problem is that MPs often end up with a job with no meaningful responsibilities. If there can be a way to treat MPs as somebodies, they will no longer be content to be nobodies. And they might in turn treat citizens as somebodies. If citizens are appreciated and respected, it could lead to a constructive climate of collaboration, in an open government model.

There are brave attempts to reverse these dynamics, but it is not enough. I am afraid it will take much more than that. Various reforms depend on people in the higher spheres being willing to buck the status quo. Can we come across the sort of officials likely to rock the boat, challenge "locking processes", and propose new leadership models?

Can Edgeryders participants explore together, and gather information about risk aversion and locking processes? I believe they can!

Opengov dreams that do not die out (Edgeryders)

Two weeks ago, I traveled to Strasbourg, France, to meet the Edgeryders team, a new project run by the Social Cohesion Research and Development Division of the Council of Europe, with financial support from the European Commission. I am very pleased and honored to be part of this team.

I'm not a European, but my vision extends to Francophonie, and beyond.

I 'shared my ryde' (I told my personal and professional story) at Edgeryders, since it is through the eyes of citizens that these government agencies wish to understand what is important to European youth (and not so young people as well). From this information, the Council of Europe will seek solutions to help youth overcome adversity (particularly with regard to unemployment). Thus, this is how should be an open government: listen, show a genuine interest in what is proposed by the citizens, and use this information (the creation of knowledge) to improve public policy.

At Edgeryders, I talked about my open government dream, because this is what has concerned me for several years, enough to have spent much of my time and my energy to try to achieve this ideal. To date, no Francophone country in the world truly adopted an open government policy. None have succeeded in applying the fundamentals of this philosophy (transparency, participation and collaboration).

My opengov dreams are still alive, although what I proposed, the Open Government and Francophonie project, has not come to life yet. When something inside drives you with such intensity, nothing and no one, can destroy it. While government authorities have rejected the ideas I proposed, these ideas were not destroyed. They continue to exist somewhere in me, and in other people as well.

At Edgeryders, I shared the details of a project that does not exist yet. Maybe it will never exist at one point. It is not real for now, but it has gravitated inside me, and in other people, for more than a year.

These ideas are not just mine, they belong to the community.

By sharing my story at Edgeryders, I met on my way a philosopher. A special type of philosopher: an experimental philosopher. Last week, with Michel Filippi, a discussion took shape, about leadership and open government models. This kind of discussion has never taken place yet in the Francophone world (and probably beyond): I was happy to see it take shape in a place like Edgeryders.

Michel Filippi also shared his story at Edgeryders. Thus, I learned that he is good at creating relationships between things and people, he excels at making models. He pointed to an article by Karl Dubost, dating from 1999, entitled "Semantic proximitiy":
"Let the form of action emerge, rather than model the action of the form."
This sentence has been floating in my mind for several days. I was wondering how I would shape a collective Edgeryders mission in connection with open government issues. This sentence comes to me at the perfect timing, as a gift. Thanks Michel Filippi!

I invite those who have open government dreams, like me, and also those who are concerned about the future of our society, to share their story at Edgeryders, and join in discussions, missions, and campaigns, as we weave together valuable information knowledge over the upcoming months.

Des rêves de gouvernement ouvert qui ne s’éteignent pas (Edgeryders)

Il y a deux semaines, je me suis rendue à Strasbourg, en France, pour rencontrer les membres de l’équipe du nouveau projet Edgeryders, piloté par le Conseil de l’Europe, et financé conjointement par la Commission européenne. Je suis très heureuse et honorée de faire partie de cette équipe.

Je ne suis pas Européenne, mais ma vision s'étend à toute la Francophonie, et au-delà.

J'ai raconté mon histoire chez Edgeryders, puisque c’est à travers les yeux des citoyens que les instances gouvernementales européennes souhaitent découvrir ce qui tient à cœur aux jeunes (et les moins jeunes également), et à partir de ces informations, rechercher des solutions pour les aider à surmonter les difficultés (notamment en ce qui concerne l’emploi). C’est ainsi que devrait être un gouvernement ouvert: à l’écoute, démontrer un réel intérêt pour ce qui est proposé par les citoyens, et utiliser ces informations (cette création de connaissances) pour améliorer les politiques publiques.

Chez Edgeryders, j’ai parlé de mes rêves de gouvernement ouvert dans l’espace francophone, parce que c’est ce qui me préoccupe depuis plusieurs années, suffisamment pour avoir consacré beaucoup de mon temps et de mes énergies à tenter d’atteindre cet idéal. À ce jour, il n’existe pas encore de pays francophone à travers le monde, qui se soit véritablement doté d’une politique de gouvernement ouvert, et soit arrivé à appliquer les fondements de cette philosophie.

Ces rêves sont toujours vivants, bien que le projet Gouvernement ouvert et Francophonie que j’ai proposé, n’ait pas encore abouti. Lorsque quelque chose à l’intérieur nous anime avec autant d’intensité, rien, ni personne, ne peut l’anéantir. Même si des instances gouvernementales ont rejeté les idées que j’ai proposées, ces idées n’ont pas été détruites. Elles continuent d’exister, quelque part, en moi, et chez d’autres gens également.

J’ai partagé les détails d’un projet qui n’existe pas encore. Peut-être qu’il n’existera jamais. Il n’est pas encore de ce monde, mais il a gravité à l'intérieur de moi, et chez d’autres personnes, pendant toute une année.

Ces idées ne m’appartiennent pas, elles appartiennent à la communauté.

En partageant mon histoire chez Edgeryders, j’ai rencontré sur ma route un philosophe. Pas n’importe quel type: un philosophe expérimental. La semaine dernière, avec Michel Filippi, a pris forme une discussion à propos de modèles de leadership et de gouvernement ouvert. Ce genre de discussion n'a encore jamais eu lieu, et j'étais contente qu'elle prenne forme dans un endroit tel que Edgeryders.

Michel Filippi a lui aussi raconté son histoire. C’est ainsi que j’ai appris qu’il est doué pour créer des relations entre les choses et les personnes, pour «modéliser». Il m’a pointé un article de Karl Dubost, datant de 1999, intitulé «Proximité sémantique».
«Laisser émerger la forme de l'action, plutôt que de modéliser l'action sur la forme
Cette phrase flotte dans mon esprit depuis quelques jours. Je me demandais comment j’allais orienter une mission collective sur Edgeryders, en lien avec les questions de gouvernement ouvert. Cette phrase arrive au bon moment, comme un cadeau. Merci beaucoup Michel Filippi.

J’invite celles et ceux qui ont des rêves de gouvernement ouvert, tout comme moi, et aussi celles et ceux qui sont préoccupés par l’avenir de notre société, à partager votre histoire, et à vous joindre aux discussions et missions collectives, que nous tisserons ensemble au cours des prochains mois sur Edgeryders.

06 octobre 2011

In what way I am an Edgeryder

The Edgeryders team asked me to answer two questions:

In what way are you an Edgeryder?

An explorer ― of beauty, consciousness, empowerment, structures of technology and open governance ― I intertwine a creative spirit with a passion for human progress. An experienced web communicator, project manager and analyst, I excel at managing complex flows of information and believe in the power of collective intelligence. My sense of observation helps me to assess internal and external needs of businesses and governments.

For several years, I’ve been passionate about open government. It has mostly meant observing other countries develop initiatives while being utterly disappointed for not putting my shoulder to the wheel, since Quebec is not yet an open government.

For five years, I have created projects that promote transparency, participation and citizen engagement. In 2007, I presented Zonegrippeaviaire to the government of Quebec. This project aimed to engage the public to prepare for a pandemic, with plans and strategies designed to involve citizens directly. This year, I collaborated with Government in the Lab (Massachusetts, USA) to propose open government strategies of organizational transformation. In December 2010, we designed the Open Government and Francophonie project, similar to the Open Government Partnership, but adapted to OIF Francophone countries. I was able to influence the government of Quebec to include an open government component in an analysis of the potential of Web 2.0.

Une exploratrice ― de beauté, conscience, empowerment, structures de la technologie et de gouvernance ouverte ― j'enchevêtre un esprit créatif avec une passion pour le progrès humain. Communicatrice web et gestionnaire de projet expérimentée, j'excelle dans la gestion de complexes flux d'information et je crois en la puissance de l'intelligence collective. Mon sens de l'observation m'aide à évaluer les besoins internes et externes d'entreprises et de gouvernements.

Depuis plusieurs années, je me passionne le gouvernement ouvert. Cela a surtout consisté à observer d’autres pays développer des initiatives tout en étant totalement désappointée de ne pouvoir mettre la main à la pâte puisque le Québec n’est pas encore un gouvernement ouvert.

Depuis cinq ans, je travaille à la conception de projets favorisant la transparence, la participation et l'engagement des citoyens. En 2007, j'ai présenté Zonegrippeaviaire au gouvernement du Québec. Ce projet visait à faire participer le public à se préparer à une pandémie, par des plans et stratégies visant à impliquer directement les citoyens. Au cours de la dernière année, j'ai collaboré avec Government in the Lab (Massachussetts, États-Unis) à l'élaboration de stratégies de transformation organisationnelle de gouvernement ouvert. Nous avons conçu en décembre 2010 le projet Gouvernement ouvert et Francophonie, semblable à l'Open Government Partnership, mais adapté aux pays de l'OIF. J'ai réussi à influencer le gouvernement du Québec à inclure un volet de gouvernement ouvert dans une analyse du potentiel du Web 2.0.


Why do you want to be part of the community?

That each one of us has the opportunity to attain the highest vision of who she/he is: shouldn't it be the goal of every State? Every flower in the fields tries to grow as straight and as high as possible, to hatch all the splendor of his beautiful petals. It's the same for human beings. We have within us a force (empowerment) that drives us to transcendence. Each person is unique and wonderful. The Edgeryders recognize the potential of each, try to identify problems and seek collective solutions to eliminate barriers to development.

An orphan of open government, until this new type of governance is adopted by Quebec, I'm so passionate about this and I believe so much in its potential for society that I do not want to wait a second longer to participate.

To be a "global citizen" has a special connotation for me: I know that we are all connected to each other, not only through social media. This connection also exists in the immaterial world: we are a localized part of a unified field of consciousness. Therefore, whether one is located here or there, it does not really matter. Solutions that will be imagined and created by the Edgeryders will have a positive impact on improving systems, policies and structures, and ultimately on the quality of life of countless of communities of citizens.

I like how the Edgeryders show optimism, pay attention to solutions, and seek collaboration to determine the "right" priorities for development. I wish us good luck!

Que chacun ait la possibilité d'atteindre la plus haute vision de qui il est: voilà quel devrait être l'objectif de chaque État. Chaque fleur dans les champs cherche à pousser le plus droit et le plus haut possible, à éclore de toute la splendeur de ses magnifiques pétales. C'est la même chose pour les humains. Nous avons en nous une force (empowerment) qui nous pousse au dépassement. Chaque personne est merveilleuse et unique. Les Edgeryders reconnaissent le potentiel de chacun, tentent d'identifier les problématiques, et recherchent des solutions collectives qui élimineront les entraves au développement.

Orpheline de gouvernement ouvert, en attendant que ce nouveau type de gouvernance soit adopté par le Québec, j'ai tellement de passion pour ce sujet et je crois tellement en son potentiel pour la société que je ne veux pas attendre une seconde de plus pour participer.

Être un «citoyen du monde» prend une connotation particulière pour moi: je sais que nous sommes tous reliés les uns aux autres, pas seulement par le biais des médias sociaux. Cette connexion existe également dans l'immatériel. Nous sommes des espaces localisés d'un champ de conscience unifiée. Par conséquent, que l'on soit situé ici ou ailleurs, cela n'a pas réellement d'importance. Les solutions qui seront imaginées et créées par les Edgeryders auront un impact positif sur l'amélioration des systèmes, politiques et structures, et ultimement, sur la qualité de vie d'innombrables communautés de citoyens.

J'aime la façon dont les Edgeryders démontrent de l'optimisme, portent attention aux solutions, et recherchent la collaboration permettant de déterminer les «bonnes» priorités et axes de développement. Je nous souhaite bon succès!

Compétences d’un gestionnaire de gouvernement ouvert

Quelles sont les compétences d’un gestionnaire de gouvernement ouvert? Quelles qualités et habiletés devraient rechercher les responsables gouvernementaux pour confier à leur une (plusieurs) personnes des fonctions de:
- mise en place de pratiques performantes et innovatrices
- appui des gestionnaires gouvernementaux et élus dans leurs efforts pour progresser vers la transparence, participation et collaboration avec les citoyens, et l’amélioration des relations entre le gouvernement et les citoyens
- aide à la responsabilité de gouvernance (définition des politiques, surveillance de l’adhésion aux politiques et des facteurs de risque internes et externes, etc.)
- aide à la décision des systèmes, analyse, prévisions et implantation des stratégies.

Voici quelques suggestions de compétence que devrait posséder un/une gestionnaire de gouvernement ouvert.

OPTIMISME

- Faire montrer d’une attitude proactive en demandant de l’aide pour régler certains problèmes et défis, c’est-à-dire met en place un réseau de conseillers informels, formé de personnes de confiance, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’agence, pour leur demander des conseils et du soutien au besoin.

- Démontrer de l’optimisme, une faculté de concentration et de la ténacité, spécialement dans les situations difficiles ou stressantes, afin d’atteindre les meilleurs résultats possibles.

- Porter attention aux solutions.

- Capable d’apprendre de ses erreurs et n’est pas être découragé par les «échecs»; ne s’attarde pas sur les erreurs du passé.

- Se sentir à l’aise dans un environnement où les choses évoluent rapidement, avec plusieurs priorités et intervenants à prendre en compte

- Démontrer un jugement solide lorsque vient le moment de déterminer les «bonnes» priorités à mettre en premier.

LEADERSHIP

- Être capable d’établir clairement des objectifs de performance, de faire un suivi des progrès, et d’offrir du soutien aux employés pour les aider à atteindre les normes élevées en leur donnant du feedback sur leur performance et la reconnaissance nécessaire à leur succès.

- Démontrer la capacité à évaluer les forces et les intérêts des autres (gestionnaires gouvernementaux, élus, citoyens) et savoir tirer profit de leurs talents particuliers pour en retirer le maximum d’avantages.

- Être capable d’identifier les «lacunes» en matière d’aptitudes dans les effectifs, mettant en péril les résultats.

- Anticiper les obstacles et être capable de trouver des façons créatives de rehausser la proposition de valeur afin de maintenir un partenariat ou une collaboration bénéfique à tous.

- Démontrer une compréhension de la façon d’élaborer et d’interpréter les budgets.

- Être en mesure d’assurer un bon équilibre (et une réserve) des fonds pour réduire l’impact négatif des imprévus.

- Démontrer un esprit d’initiative et un sens de la responsabilité.

- Démontrer une très bonne compréhension de tous les aspects des ressources humaines.

- Démontrer une connaissance approfondie des politiques, de la législation et des pratiques qui régissent le gouvernement.

- Démontrer une compréhension des bonnes pratiques de gestion de cas.

SENS DE LA STRATÉGIE

- Connaître les principes régissant les données ouvertes et le gouvernement ouvert.

- Démontrer une très bonne compréhension des besoins actuels et émergents, et de la viabilité continue des programmes en vigueur pour répondre à ces besoins.

- Être capable d’analyser de façon critique les conséquences antérieures et la viabilité des programmes dans le contexte d’un environnement externe en évolution et miser sur le potentiel de chaque programme.

- Faire preuve d’une bonne vision pour donner de l’expansion aux programmes offerts.

- Faire preuve de créativité et d’originalité pour élaborer de nouveaux programmes et développer de nouveaux canaux pour offrir encore plus de transparence, participation et collaboration.

- Être capable de sortir de sa zone de confort en prenant des risques calculés pour renouveler l’image

- Rechercher activement des collaborateurs internes et externes pour créer de nouvelles opportunités qui soient conformes à la stratégie et fassent progresser les programmes.

- Démontrer une bonne réflexion stratégique et analytique pour ce qui est de décider
où concentrer les efforts de en fonction des résultats potentiels;

- Reconnaître l’importance d’effectuer des échanges (conférences, réunions) pour atteindre les objectifs.

RELATIONS AVEC LES AUTRES

- Démontrer de la passion envers le mouvement les questions de gouvernement ouvert.

- Démontrer une capacité à expliquer clairement «pourquoi» les gens devraient appuyer le mouvement du gouvernement ouvert.

- Démontrer une compréhension de la manière d’évaluer l’impact des programmes.

- Savoir créer des réseaux de façon active.

- Être capable de renouveler et bâtir constamment des relations pouvant mener à des opportunités.

- Démontrer une compréhension de la manière de travailler dans des partenariats et de la façon de les entretenir (communication, équité, etc.).

- Faire preuve d’honnêteté, d’intégrité, d’un sens des responsabilités et de transparence dans ses relations.

- Démontrer une sensibilité aux besoins des autres en matière de communications.

- Être capable de comprendre la situation des autres et d’établir un «lien» entre les différents types de personnes.

- Être un politicien avisé lorsque vient le moment d’élaborer et de livrer le message approprié selon les publics.

- Démontrer de l’honnêteté, de l’intégrité, un sens de la responsabilité et de la transparence dans ses relations.

- Établir un lien de confiance en favorisant une approche directe dans la transmission des messages, qu’ils soient «bons» ou «mauvais».

- Démontrer une faculté de concentration et de la ténacité, spécialement dans les situations difficiles ou stressantes, afin d’atteindre les meilleurs résultats possibles.

01 octobre 2011

De quoi ou de qui avez-vous peur?


Cette semaine, mon ami Marc Garriga de Barcelone m’a transmis un article en Catalan, qui indique que l’opendata (ou le gouvernement ouvert), ce n’est pas à propos de la technologie, mais c’est de la politique. J’ai des amis formidables situés un peu partout sur la planète, qui m’encouragent dans mes démarches d’opengov advocacy. Sans leur soutien, j'aurais abandonné il y a longtemps. Parce que jour après jour depuis des mois, ce n’est pas facile de continuer de répéter la même affaire et d'écrire lettre après lettre, compte tenu de l'ampleur de la peur du changement chez les décideurs. Suite aux articles de presse de cette semaine à propos de la corruption, les observateurs de l’extérieur comprennent désormais mieux pourquoi le gouvernement du Québec est lent à adopter le gouvernement ouvert.

Quelqu’un de mon entourage s’est écrié dernièrement avec véhémence: «Penses-tu sincèrement que Lyne Robichaud va arriver à changer le gouvernement? Es-tu tombée sur la tête? Pourquoi fais-tu cela? Tu perds ton temps.» J’ai répondu que je fais ce que je fais parce que je me dois de le faire. Si personne ne réagit, si personne n’intervient et ne propose un autre modèle, le gouvernement va continuer à agir comme bon lui semble. Il va rester comme il est. Je fais ce que je fais parce que je me sens responsable.

Je me sens aussi toutefois comme un grain de sable, une goutte d’eau dans l’océan, face au gouvernement. Voir cette caricature de @davidlemelin99 à propos de la collusion et de la demande d’une commission d’enquête publique.

Ce matin, je suis tombée par hasard sur ce gazouillis de @jcbouniol, qui consiste en une énumération de mots. Ces mots, juxtaposés les uns à côté des autres, font réfléchir. «Quelques mots clés: argent, pouvoir, terreur, narcotique, mondialisation, collusion, corruption, blanchiment, paradis fiscal, violence.»

Jeudi 29 septembre à 12h02, l’équipe Gautrin a écrit sur sa page Facebook: «Il faut rester confiant pour la suite des choses.»

Ben voyons.

Bien entendu, en tant que citoyens, nous devrions avoir confiance en les élus et en le gouvernement. C’est ce qui devrait idéalement survenir. Cependant, pour que la confiance règne, celle-ci doit s’appuyer sur quelque chose.

Qu’est-ce que la confiance?

La confiance permet d’établir un autre rapport face à l’avenir, en donnant la possibilité de croire que l’espace des possibles est toujours ouvert: à la différence de la peur qui porte chacun à s’enfermer à l’intérieur d’un univers clos, où rien n’est plus possible, la confiance permet de sortir de la paralysie et de contourner les obstacles.

La confiance peut intervenir pour casser le cercle de la peur, en réintroduisant dans le monde la possibilité de l’espoir, en poussant chacun à parier de nouveau sur soi-même, sur les autres et, plus généralement, sur l’avenir.

Niklas Luhmann, dans La confiance, un mécanisme de réduction de la complexité sociale (Paris, Economica, 2006), indique: «Nous ne pouvons pas, la plupart du temps, contrôler directement la fiabilité des instances et des personnes à qui notre confiance est accordée bien que nous soyons simultanément contraints d’accorder cette confiance.»

Voici une autre définition de la confiance: «Croyance spontanée ou acquise en la valeur morale, affective, professionnelle... d'une autre personne, qui fait que l'on est incapable d'imaginer de sa part tromperie, trahison ou incompétence.»

La classe politique ne contribue guère à donner une image positive d’elle-même ces derniers temps. L’actualité est marquée d’événements révélant que des élus et gestionnaires gouvernementaux pourraient être peu recommandables aux plans éthique et moral. Cette situation contribue fortement à la dégradation du climat politique. Le fossé entre citoyens et élus se creuse. Ces derniers temps, la défiance des Québécois envers leurs élus et dirigeants politiques risque de s’être encore accrue. De nombreuses personnes estiment que les personnalités politiques ne se préoccupent pas de ce que pense la population. Plusieurs personnes pourraient estimer également que la démocratie au Québec ne fonctionne «pas très bien» ou «pas bien du tout». Voir l’article de Bernard Descôteaux intitulé «La démocratie québécoise gangrenée par la corruption».

Cette problématique de perte de confiance n’est pas unique au Québec. Ailleurs, les politiciens rencontrent des problèmes semblables. Sauf qu’au Québec, nous risquons de devoir faire face à un phénomène de perte de confiance plus grave, ce qui signifie que nous devrons déployer des efforts plus considérables pour renverser la vapeur.

«On va dans une politisation négative qui va de pair avec une défiance à l'égard des politiques. Les Français gardent confiance en eux-mêmes et dans le premier cercle les entourant, amis et voisins, selon ce baromètre. Le défi est de transformer cette confiance là en confiance politique», estime Pascal Perrineau. «Là ce n'est pas une mince affaire», observe le politologue.

Ce n’est pas une mince affaire non plus de mettre en place un gouvernement ouvert.

La suite des choses, après avoir déposé le rapport d’analyse (ça, c’est la partie la plus facile), ce serait de transposer ce qui est écrit dans la réalité, en procédant à une déclaration de gouvernement ouvert. La suite des choses, ce serait de progresser vers l’implantation d’un gouvernement ouvert, basé sur la transparence des données gouvernementales, participation et collaboration avec les citoyens.

Or, depuis le début des travaux d’analyse du potentiel du Web 2.0, le premier ministre Jean Charest n’est pas intervenu une seule fois. Depuis un an, si nous avions entendu parler de cette analyse qu’il a commandée, nous aurions sans doute été plus confiants.

Si nous avions pu observer, dans d’autres situations, que le premier ministre avait démontré de l’écoute, avait combattu ses peurs, et que cela s’était traduit par une action éclairée, nous aurions sans doute été plus confiants.

Hier (30 septembre), Vincent Marissal a décrit un climat de «Perte de confiance» chez les élus municipaux dans La Presse:
«Avant de partir pour un voyage de quelques jours en Europe, M. Charest en a toutefois pris plein la tronche, en particulier hier midi devant la Fédération québécoise des municipalités, réunie en congrès à Québec.

Devant plus de 2000 élus municipaux et un premier ministre isolé, M. Généreux a ajouté: «Il est de votre devoir, comme chef d'État, de mettre fin à cette dérive de nos valeurs, d'éradiquer cette gangrène qui menace nos institutions et qui finit par dévaloriser nos fonctions d'élus.»

Les élus municipaux, qui sont aux premières loges des magouilles dans le domaine de la construction et des chantiers routiers, réclament le grand ménage depuis des années, eux aussi.

La réaction tout juste polie des dirigeants municipaux envers le premier ministre et la grogne de leur président démontrent bien que le courant ne passe plus entre Québec et les municipalités. On sent nettement la perte de confiance.»
Des milliers de citoyens ont attendu cette semaine une certaine «illumination» de la part du premier ministre, suite à la présentation du rapport Duchesneau à des membres de l’Assemblée nationale. À mon avis, personne d’autre que Lise Payette a su décrire aussi bien qu'elle cette espérance.
«Mardi soir dernier, en allant dormir, après avoir écouté le plaidoyer de Jacques Duchesneau, je me suis dit que mercredi serait enfin le jour où vous verriez la lumière. Que vous ne pourriez pas être insensible à ses mises en garde et que le diagnostic qu'il portait sur ce que notre société était devenue allait vous pousser dans vos derniers retranchements. Que vous alliez vous comporter comme le grand premier ministre que vous voudriez être et que vous alliez assumer les responsabilités qui vont avec le titre.

Votre totale insensibilité à ce que vivent les Québécois, en attendant une commission d'enquête publique qu'ils réclament depuis un long moment, ne semble même pas vous déranger. Ce peuple qu'on vole et qu'on exploite et qui n'a pas les moyens de se défendre devrait pouvoir compter sur vous pour entreprendre le grand ménage qui s'impose et pour l'aider à retrouver la santé citoyenne une fois que le cancer de la corruption aura été détruit. Il vous appelle au secours et votre répondeur n'arrête pas de répéter qu'il n'y a pas d'abonné au numéro qu'il a composé. De quoi ou de qui avez-vous peur?»
Cela fait plusieurs années, que chaque soir, en allant dormir, je suis dis le gouvernement verra enfin la lumière, et se décidera à marcher vers une politique de gouvernement ouvert. (Pas juste sur le papier d’un rapport. Mais dans la réalité.)

De quoi ou de qui avez-vous peur?

30 septembre 2011

«Oser, risquer, agir»


Les événements survenus cette semaine au Québec donnent le vertige à des centaines de milliers de citoyens. Nous avons l’impression que la province a heurté un iceberg. Seule la pointe est émergée, mais nous pouvons percevoir l’immonde masse cachée. La perte de confiance pourrait causer des dommages encore plus considérables que la corruption.

La publication du rapport explosif de l’Unité anticollusion, dirigée par Jacques Duchesneau, la semaine dernière, a relancé le débat sur les pratiques douteuses de l'industrie de la construction.

Mardi 27 septembre, Jacques Duchesneau était de passage devant les parlementaires de l’Assemblée nationale, pour leur expliquer de long en large ce qui a été mis au jour par son équipe d'enquêteurs. Les élus siégeant à la Commission de l'administration publique (CAP) ont souhaité obtenir des précisions sur le contenu du rapport de M. Duchesneau. Le leader parlementaire adjoint, Henri-François Gautrin, est membre de cette Commission.

Jacques Duchesneau croit en «Oser, risquer, agir.» «Il pense que la sécurité, c'est un peu comme l'éducation, ça devrait être l'affaire de toute la population, pas seulement de la police», rapporte Laurent Lapierre, son biographe.

Ce sont également des valeurs sous-entendues à une philosophie de gouvernement ouvert: par la transparence des données gouvernementales, participation et collaboration avec les citoyens.

Le cabinet du premier ministre Jean Charest n’a pas encore agréé la suggestion d’une commission d’enquête publique, proposée par Jacques Duchesneau.

«Le gouvernement Charest a visiblement peur de voir ce nœud de vipère décortiqué et exposé publiquement. C'est l'intégrité même de l'État et la confiance des Québécois envers leurs institutions qui, entre-temps, se délitent. Il y a urgence à tenir cette grande enquête publique.» (Bernard Descôteaux, «La démocratie québécoise gangrénée par la corruption», Courrier international)

«On est en train de vivre une situation où tout est méfiance, il y a du cynisme envers les élus municipaux. Et ce n'est pas vrai que la totalité des élus municipaux sont des pourris et des mafieux mais en même temps, ceux qui se sont aventurés sur ces terrains là doivent s'assumer.» (Yves Poirier – «La FQM et l’UMQ exigent une enquête publique», TVA Nouvelles, Canoë)

Le président de la Fédération québécoise des municipalités, Bernard Généreux, s’est évertué à faire comprendre au premier ministre Charest la nécessité d’une commission d’enquête publique: «Nous avons franchi un point de non-retour pour une enquête publique parce que, là, la gangrène est en train de se généraliser, il faut qu’on y aille maintenant.»

La Fédération québécoise des municipalités (FQM) et l'Union des municipalités du Québec (UMQ) exigent la tenue d'une enquête publique.

Tout est encore possible
«La situation étant maintenant désespérée, tout est maintenant possible» (John Cage)

La semaine dernière (23 septembre), l’équipe de Henri-François Gautrin, mandaté par le premier ministre Jean Charest en octobre 2010 pour une analyse du potentiel du Web 2.0 (incluant les possibilités offertes par un gouvernement ouvert) rencontrait des représentants du gouvernement de la Colombie-Britannique, pour les questionner sur leur stratégie de gouvernement ouvert. Consultez le billet publié par l’équipe Gautrin: «La Colombie-Britannique et son gouvernement ouvert».

Ce qui s’est dit la semaine dernière lors de cette rencontre, c’était fabuleux. Si seulement le Québec réussissait à en faire autant.

Dans l’entourage de Jean Charest, il y a ce monsieur Gautrin, qui possède des connaissances et une compréhension avancée à propos du gouvernement ouvert. Il a dans ses mains l’argumentaire complet d’un modèle de gouvernance, qui pourrait aider le Québec à se relever de l’actuelle crise (après toutefois avoir accepté qu’ait lieu une commission d’enquête publique).

Le rapport de Henri-François Gautrin est prévu pour le 15 décembre 2011. Je considère que l’équipe Gautrin a déjà complété avec succès son mandat d’analyse. La partie théorique, du moins. Les dernières retouches aux ébauches de recommandations indiquent que l’équipe a bien saisi en quoi consiste la philosophie du gouvernement ouvert. Les stratégies d’implantation n’ont cependant pas encore été présentées par l’équipe.

Edgeryriders
Alors que le Québec patauge dans les problèmes jusqu’à la racine des cheveux, même s’il a entre les mains toutes les clés qui pourraient le sortir de l’impasse, il émerge en Europe une nouvelle équipe dirigée par le flamboyant Alberto Cottica, pour qui «Oser, risquer, agir» deviendront une réalité. Le Conseil de l’Europe a décidé de prendre les choses en main en mettant sur pied ‘Edgeryriders’, qui s’apprête à identifier tous les évangélistes et iconoclastes de ce monde et à analyser leur «expertise». Consultez l’offre d’emploi publiée le 29 septembre.
"The Edgeryders team needs a person to help us connect with the most creative activists for democracy in Europe and elsewhere. Young people are reinventing new channels for participation, from the Arab Spring to the Icelandic Wiki Constitution; we feel their expertise should be part of the transition of European youth, and of the Edgeryders community."
Vous rendez-vous compte? «Analyser leur expertise»…

Ce qui veut dire que les idées et solutions de celles et ceux qui pensent autrement seront observées à la loupe, décortiquées. Les Edgeryriders baigneront dans une marmite de rêves d’un avenir meilleur et de stratégies pour réinventer les systèmes européens.

Une collaboration est née, mais survivra-t-elle?
La semaine dernière, est née sous mes yeux une collaboration entre la Colombie-Britannique et le Québec. Ce n’est encore qu’un embryon, mais j’y tiens mordicus, à cette espérance de collaboration autour de questions concernant le gouvernement ouvert. Je pâlis au fur et à mesure que s’obstine Jean Charest à agréer une commission d’enquête publique, en voyant s’estomper les promesses d’implantation d’un gouvernement ouvert au Québec.

Une collaboration est née, mais elle risque de vite rendre le dernier souffle, si le Québec n’agit pas dans la bonne direction.

Et si c’est le mauvais chemin que choisira Jean Charest et son équipe, alors les tords causés à la confiance et au délabrement de la démocratie seront tels que pour remettre le Québec debout, la pente pourrait être si abrupte que la tâche serait quasiment insurmontable.

Messieurs Gautrin et Charest, «La situation étant maintenant désespérée, tout est maintenant possible». S’il-vous-plaît, Osez, risquez, agissez.

28 septembre 2011

"Serious Moonlight"/Opengov au Québec


Hier (mardi 27 septembre) constitue, à mon avis, le premier jour d’application du type de gouvernance de gouvernement ouvert au gouvernement du Québec. Les trois piliers du gouvernement ouvert se sont révélé très évidents – transparence, participation et collaboration – mais toutefois ces piliers n’ont pas (ENCORE) été volontairement activés par les autorités du gouvernement du Québec.

Transparence
Une séance de la Commission de l’administration publique de l’Assemblée nationale a été diffusée en direct par RDI. De 15h à 21h45, il a été possible aux citoyens d’entendre Jacques Duchesneau, le directeur de l'Unité anticollusion (UAC), présenter son rapport sur la collusion, la corruption et le trafic d'influence impliquant des firmes de construction partenaires du ministère des Transports (MTQ).

Le rapport de Jacques Duchesneau et sa suggestion d’une enquête publique, sont des éléments qui permettront de générer de la transparence gouvernementale.

Participation
La présentation de Jacques Duchesneau à l’Assemblée nationale a généré un fort impact sur l’opinion publique, qui s’est traduit par une participation marquée des citoyens. Ils étaient nombreux hier à écouter les questions des élus et les réponses du directeur de l’UAC. Ils étaient nombreux également à s’exprimer via les médias sociaux, et à commenter ce qui s’est dit. Voir cet article: «Réseaux sociaux. Le témoignage de Jacques Duchesneau fait réagir».

Collaboration
@AMarieDussault a souligné que «Jacques Duchesneau croit qu'il faut créer un consensus social, comprendre quelles sont les conséquences de la collusion sur notre société.»

«Sans la population, on ne peut pas fonctionner», d’après Jacques Duchesneau, a rapporté @OpenFileMtl.

@TVANouvelles a indiqué: «La première étape est de sensibiliser la population, pense Jacques #Duchesneau.»

Penser et agir différemment
J’ai noté plusieurs gazouillis qui pointent la capacité de Jacques Duchesneau de penser et d’agir différemment.

Ce gazouillis de @hParizeau parle de faire les choses différemment en agissant d’abord en fonction des citoyens: «J.Duchesneau à #TLMEP avant la comm. parl.!! La population avant les députés. Duchesneau a compris comment faire de la politique autrement.»

Celui-ci de @Golgoth41 décrit un des aspects de la communication directe, dont j’ai parlé dans mon billet précédent: «Ca fait changement de voir quelqu'un qui répond aux questions qu'on lui pose! #Duchesneau»

@galhc59 a dit: «J. Duchesneau/un homme logique, sage, serein et prêt à faire la lumière sur tous les évènements criminels existants dans notre Québec/Bravo.»

La pointe de l’iceberg
Par ailleurs, plusieurs élus et de nombreux citoyens ont vite compris que les questions soulevées par Jacques Duchesneau concernant la collusion, la corruption et le trafic d'influence ne s’appliquaient pas seulement au secteur de la construction et au ministère des Transport, mais pourraient également être étendues à d’autres secteurs. Hydro-Québec, les contrats d’informatique, le Plan Nord, ont entre autres été mentionnés.

Le rapport de Jacques Duchesneau pourrait être l’élément déclencheur qui conduirait à une transparence gouvernementale accrue, participation des citoyens et recherche de solutions par des avenues de collaboration.

Cependant, la méfiance sera le fil conducteur. Alors que cela aurait dû être des valeurs positives.

Si le gouvernement du Québec avait déjà implanté un gouvernement ouvert, entre autres:
- Il aurait pu démontrer à la population que des principes et valeurs, tels que la transparence, se trouvent au cœur du travail du gouvernement;
- Il aurait eu le bénéfice et retombées positives sur sa crédibilité;
- Il aurait pu contrôler vers quelles problématiques diriger l’attention.


"Serious Moonlight" Opengov
La situation me fait penser au film "Serious Moonlight". Louise (Meg Ryan) est mariée à Ian (Timothy Hutton) depuis 11 ans et découvre par hasard qu'il a l'intention de la quitter pour la jeune Sara (Kristen Bell). Louise enragée, prend en otage Ian, et le ligote avec du duck tape sur la toilette, dans une tentative de le forcer à travailler leur relation.

Pendant qu’il est immobilisé, Louise remémore à Ian leurs vœux d’engagement et lui rappelle quelles sont ses responsabilités. Il n’a pas le choix d’écouter. Les erreurs du passé sont pardonnées, le couple se reconstruit et se consolide par un nouveau projet (la venue d’un enfant).

C’est un peu la même chose qui se passe avec le gouvernement du Québec. Les citoyens réclament depuis deux années une enquête publique pour faire la lumière sur des irrégularités survenant dans le secteur de la construction. Les événements font en sorte que le gouvernement pourrait répondre aux attentes de la population, en appliquant – sans avoir encore officiellement annoncé une politique de gouvernement ouvert – des principes de transparence, participation et collaboration avec les citoyens, dans le but de solutionner des problématiques majeures dans plusieurs secteurs d’activités du gouvernement.

Transmutation
Maintenant, si le gouvernement du Québec pouvait reconnaître ceci, reconnaître à quel point la situation difficile actuelle lui offre des possibilités positives de développement du gouvernement ouvert, cela l’aiderait à améliorer ses performances en leadership, une carence observée depuis le début des travaux d’analyse sur le potentiel du Web 2.0.

Même si les décideurs gouvernementaux doivent filer un très mauvais coton en ce moment, la situation actuelle leur fournira l’énergie de transmutation ou de précipitation nécessaire pour passer de la présente réalité à une nouvelle forme de gouvernement. Le changement actuel est extrêmement important, car il est l’élément déclencheur qui permettra d'amorcer le processus de précipitation / transmutation. La pensée (différente) est l’essence qui nourrira en énergie cette transmutation. Le gouvernement aura des projets concrets et des expériences qui déboucheront sur des avenues positives, pour s’encourager à développer une politique de gouvernement ouvert.

27 septembre 2011

Métaphore de l'aspirateur et gouvernement ouvert


Les aspirateurs sont de puissantes machines qui ramassent à peu près n'importe particules, de grains de sable, poils de chien, jusqu'au cailloux et divers objects de petite taille. Chaque fois que je passe la balayeuse dans la maison et que j'entends des cliquetis sous le divan, j'ai des sueurs froides en me demandant si un trésor précieux de mon fils ne vient pas d'être englouti. «Et si c'était le casque de Vador ou encore le sabre laser de Skywalker en bloc Lego?». L'autre jour, je me suis accrochée dans la table basse du salon et en moins de 10 secondes, la nappe crochetée à la main par ma grand-mère de 90 ans a disparu dans le boyau. Oups!

Il y a des gens et des gouvernements qui sont comme des aspirateurs. Ils dérobent l'énergie des autres. Ce qu'ils aspirent est précieux (ce n'est pas de la vulgaire poussière).

Dans les relations humaines, cela est qualifié de «relation perverse». La communication perverse, selon la gourou du harcèlement moral, la psychiatre Dr Marie-France Hirigoyen, «la mise en place de l'emprise utilise des procédés qui donnent l'illusion de la communication - une communication particulière, non pas faite pour relier, mais pour éloigner ou empêcher l'échange. Cette distorsion dans la communication a pour but d'utiliser l'autre

J'ai lu plusieurs livres de Marie-France Hirigoyen avec grand intérêt. Ses explications m'aident à transposer ces connaissances sur l'emprise, et imaginer quelles sont les différences entre un ancien mode de gestion et le nouveau mode de gouvernement ouvert, qui est axé sur la transparence, participation et collaboration. Pour qu'il s'effectue une collaboration efficace, cela implique une relation bidirectionnelle. Une des raisons pour laquelle le modèle du gouvernement ouvert m'inspire autant est que de meilleures relations peuvent être instaurées dans ce type de gouvernance.

Dans 'Le Harcèlement moral', Dr Hirigoyen décrit en quoi consiste une la communication perverse: refuser la communication directe; déformer le message; mentir, manier le sarcasme, la dérision et le mépris; user du paradoxe; disqualifier; diviser pour mieux régner.

Refuser la communication directe
Le refus du dialogue est une façon de dire, sans l'exprimer directement avec des mots, que l'autre ne vous intéresse pas ou même qu'il n'existe pas.
Avec n'importe quel autre interlocuteur, si on ne comprend pas, on peut poser des questions. Avec les «pervers», le discours est tortueux, sans explication, et conduit à l'aliénation mutuelle.

La non-communication se retrouve à tous les niveaux d'expression. «Mon patron, dès mon entrée dans l'entreprise, me regardait d'une façon telle que j'étais toujours mal à l'aise, je me demandais ce que j'avais fait qui n'allait pas».

Déformer le langage

Le message est délibérément flou et imprécis, entretenant la confusion. Il peut dire «Je n'ai jamais dit cela», et éviter tout reproche. Offrant des propos dans lien logique, il entretient la coexistence de différents discours contradictoires.
Ce qui importe dans le discours, c'est la forme plutôt que le fond, paraître savant pour noyer le poisson.

Mentir
Plus souvent qu'un mensonge directe, il y a recours à un assemblage de sous-entendus, de non-dits, destinés à créer un malentendu pour ensuite l'exploiter à son avantage. Dans son traité 'L'art de le guerre', rédigé vers le Ve siècle avant J-C, le Chinois Sun Tse enseignait: «L'art de la guerre est l'art de duper, en se donnant toujours l'apparence contraire de ce que l'on est, on augmente les chances de victoire.»

Dire sans dire est une façon habile de faire face à toute situation.
Un type de mensonge indirect consiste à répondre de façon imprécise ou à côté, ou par une attaque qui fait diversion.

Quoi que l'on dise, les «pervers» trouvent toujours un moyen d'avoir raison. Vérité ou mensonge, cela importe peu pour ces personnes. Ce qui est vrai est ce qu'ils disent dans l'instant. Ces falsifications de la vérité sont parfois très proches d'une «construction délirante».

C'est ainsi que l'on voit ces personnes entourer leur histoire d'un grand mystère qui induit une croyance chez l'autre sans que rien n'ait été dit: cacher pour montrer sans dire.

Manier le sarcasme, la dérision, le mépris
Vis-à-vis le monde extérieur, ce qui domine est le mépris, la dérision. Le mépris est l'arme du faible: il est une protection contre des sentiments indésirables. On se cache derrière un masque d'ironie ou de plaisanterie.

Toutes les remarques désagréables constituent des blessures qui ne sont pas compensées par des marques de gentillesses.

Pour déstabiliser l'autre, il suffit de:
- se moquer de ses convictions, de ses choix politiques, de ses goûts;
- ne plus lui adresser la parole;
- le ridiculiser en public;
- le dénigrer devant les autres;
- le priver de toute possibilité de s'exprimer;
- se gausser de ses points faibles;
- faire des allusions désobligeantes, ne jamais les expliciter;
- mettre en doute ses capacités de jugement et de décision.

User du paradoxe
Sun Tse enseigne également que, pour gagner une guerre, il faut diverse l'armée ennemie avant même de commencer la bataille: «Sans donner de batailles, tâchez d'être victorieux

Dans une «agression perverse», on assiste à une tentative d'ébranler l'autre, de le faire douter de ses pensées, de ses affects. Le but est de nier tout en paralysant.
Le paradoxe vient le plus souvent du décalage entre les paroles qui sont dites et le ton sur lequel ces paroles sont proliférées.

Le paradoxe consiste également à faire ressentir à l'autre de la tension et de l'hostilité sans que rien ne soit exprimé à son égard.
Un discours paradoxal rend l'autre perplexe.

Disqualifier
Il s'agit de retirer à l'autre toute qualité, de lui dire et de lui répéter qu'il ne vaut rien, jusqu'à l'amener à le penser.

La disqualification à travers l'usage du paradoxe, du mensonge et d'autres procédés sont destinés à enfoncer l'autre pour mieux se rehausser.

Diviser pour mieux régner
Sun Tse dit encore: «Troublez le gouvernement adverse, semez la dissension chez les chefs en excitant la jalousie ou la méfiance, provoquez l'indiscipline, fournissez des causes de mécontentement».

Là où le «pervers narcissique» excelle, c'est dans l'art de monter les gens les uns contre les autres, de provoquer des rivalités. La jouissance suprême pour un «pervers» est de faire accomplir la destruction d'un individu par un autre et d'assister à ce combat d'où les deux sortiront affaiblis, ce qui renforcera sa toute-puissance personnelle.

SE LIBÉRER DE COMPORTEMENTS TOXIQUES
Il est possible de libérer une personne (ou un gouvernement) d'avoir recours à un masque de contrôlant. Sous se masque se cachent généralement des personnes possédant des qualités de chef, d'après Lise Bourbeau, dans 'Les 5 blessures qui empêchent d'être soi-même':
- Par sa force, cette personne est habile à se faire rassurante et protectrice;
- Très talentueuse, sociable et bonne comédienne;
- Possède le talent de parler en public;
- Capacité de passer à toute vitesse d'un élément à un autre et de gérer plusieurs choses en même temps;
- Capacité de prendre des décisions rapidement;
- Capable de grandes performances à plusieurs niveaux.

Quand peut-on constater qu'un contrôlant devient moins contrôlant (que cette personne se libère de son masque)? «Lorsque cette personne ne vit plus autant d'émotions au moment où quelqu'un ou quelque chose vient déranger ses plans. Cette personne lâche prise plus facilement. Lâcher prise signifie arrêter d'être attaché aux résultats, arrêter que de vouloir que tout se passe selon notre planification. Cette personne ne cherche plus à être le centre d'attraction. Cette personne, lorsqu'elle est fière d'un de ses exploits, peut se sentir bien même si les autres ne la reconnaissent pas», explique Lise Bourbeau.

Modifier ses pensées, c'est possible d'y arriver. Il ne faut pas se morfondre sur les pensées discursives. Il est préférable de se concentrer plutôt sur celles que l'on souhaiterait adopter, et peu à peu, on devient cet idéal, on se fond graduellement dans la plus haute vision à laquelle on tend.

La transformation d'un gouvernement en gouvernement ouvert nécessite de grands «changements complets des mentalités», a souligné Henri-François Gautrin.

Je considère que la transparence, participation et collaboration, dans un contexte de gouvernement ouvert, débutent d'abord par une prise de conscience des enjeux et de ce que cela signifie, dans le quotidien de tous les jours, dans les relations entre les membres du gouvernement et les citoyens. En comprenant quels sont les comportements à abandonner et par quoi ils devraient être remplacés, il devient possible alors d'implanter un changement.

26 septembre 2011

«Que pensez-vous de nos travaux?» (Henri-François Gautrin)


«Que pensez-vous de nos travaux?», m’a demandé Henri-François Gautrin, le 23 septembre dernier, quelques minutes avant le début de la rencontre avec les représentants du gouvernement de la Colombie-Britannique.

Il y a beaucoup d'éléments à analyser, en voici quelques-uns.

La commande, une analyse du potentiel du Web 2.0, est évidemment des plus pertinentes. Que de louanges à cet effet.

Je n’ai pas eu d’autre occasion que la rencontre du 23 septembre d’une heure et demie pour voir les membres de l’équipe à l’œuvre, et je connais peu les attributions de chacun. Je suis persuadée que chacun des membres de l’équipe fait de son mieux pour livrer les tâches qui lui sont confiées. J’aurais besoin de davantage d’observation sur le terrain. Présentement, je ne suis pas en mesure d’évaluer les performances générales.

Les bons coups
Il y a de nombreux éléments positifs qui méritent d’être soulignés:
• Le volet public – la plate-forme de consultation - est (à mon avis) l’élément le plus important de la démarche d’analyse, la pierre angulaire. En octobre 2010, au moment de la commande des travaux, Jean Charest a insisté sur le fait qu’il devait y avoir un volet public à ce mandat d’analyse.
• L’insertion d’un volet «gouvernement ouvert» a été une très heureuse surprise (je vous assure, que j’ai célébrée avec beaucoup d’allégresse!). Il y a de quoi se réjouir que cette «idée» soit numéro 1 parmi toutes les idées suggérées sur la plate-forme. Cela fournit une base de justification pour la définition et mise en œuvre d’une politique de gouvernement ouvert.
• Le compte Twitter @GautrinWeb2 et la page Facebook sont à souligner comme excellents outils de communication. @GautrinWeb2 décroche un score de 44 sur Klout. [Consultez la liste des influencés/influenceurs http://klout.com/#/gautrinweb2/influencers, la liste est intéressante.] Par ailleurs, plusieurs citoyens et employés du gouvernement ont démontré un intérêt pour la pérennité du compte Twitter, après la fin des travaux d’analyse.
• Quelques billets publiés ces derniers temps fournissent aux citoyens de l’information en amont sur l’avancement de la démarche d’analyse.
• Les hypothèses de recommandations publiées récemment consistent également en un effort de transparence et de publication d’information en amont.
• Nous pouvons nous réjouir que les trois piliers, principes fondamentaux de la philosophie du gouvernement ouvert, feront partie des recommandations: transparence, participation et collaboration.

La plate-forme de consultation
Plusieurs citoyens technologues (notamment Robin Milette et Nicolas Roberge) ont fourni d’excellents commentaires très détaillés sur la plate-forme de consultation. Ils sont plus qualifiés que moi en ce qui concerne les éléments techniques. (Je me concentre habituellement sur la stratégie et l’orientation.)

Stratégie et orientation
Les grandes lignes de la stratégie globale - échéancier, cadre, méthodologie, communications et leadership – auraient pu bénéficier de davantage d’expérimentation pour tenter d’incorporer des éléments d’approche novatrice. Le leadership (en particulier du premier ministre) a fait défaut pendant toute la durée des travaux, et cela a limité la visibilité des travaux, en plus de miner l’espérance des participants que les travaux aboutissent sur une mise en œuvre prochaine des idées proposées.

ÉCHÉANCIER - Je l’ai répété très souvent, le délai de 15 mois accordé pour réaliser la démarche d’analyse est beaucoup trop long. Trois, quatre, voire cinq fois, trop long. Nous sommes à l’ère de la réduction des budgets: il y a un besoin évident d'envisager comment collaborer avec les partenaires et avec le public de manière plus efficace. Cela ne se reflète pas dans l’échéancier retenu pour cette démarche d’analyse.

CADRE - L’ensemble de la démarche d’analyse semble flotter dans une sorte de bulle intemporelle, à l’abri des événements extérieurs. Cela est attribuable à plusieurs facteurs, dont principalement un cadre peu souple. «Déconnecté de la réalité» est malheureusement un commentaire qui revient souvent, pour qualifier des actions du premier ministre.

Les commentaires des citoyens, ou pressions de groupes, ou encore ce que font d’autres gouvernements, ou l’impact d’autres dossiers sur les travaux d’analyse, sont des occasions d'effectuer des changements à l'interne qui répondent à des circonstances externes. En effet, si nous ne nous transformons pas, alors nous réduisons la capacité de composer efficacement avec le monde extérieur. Puisque le monde change, par conséquent, les équipes de gestion de projets gouvernementaux devraient pouvoir s’adapter au changement. Dans les équipes de gouvernement ouvert, tout ce qui contribue à percevoir différemment, enlever les limitations et modifier la manière dont les gens travaillent est incorporé aux stratégies. L’ancien mode de gestion est encore trop omniprésent dans cette démarche d’analyse. Étant donné la nature du sujet étudié, l’expérimentation aurait pu occuper un plus grand espace dans la démarche.

MÉTHODOLOGIE – La démarche suivie, la manière de procéder, aurait pu être conçue dès le départ pour refléter un souci d’adaptation à la nature du sujet analysé (l’Internet et les médias sociaux, "disruptive technology", etc.). La phase silencieuse de la démarche d’analyse a duré d’octobre 2010 à juillet 2011, soit une période de 10 mois, comparativement à cinq mois de phase publique. J’ai reçu d’innombrables commentaires de gens, qui se demandaient (avant le mois de juillet 2011), comment il se faisait qu’une analyse sur les médias sociaux ne soit pas plus axée sur les gens.

Dès février 2011, j’ai eu le privilège de recevoir le questionnaire transmis à l’interne. Les questions diffèrent de celles posées aux citoyens. Il aurait été intéressant de fournir des informations aux citoyens sur la démarche réalisée à l’interne, et dévoiler quelques résultats obtenus lors de cette partie de la consultation. Les réponses des citoyens sont-elles complémentaires de celles de l’interne? Quel est l’apport et l’impact des citoyens dans cette démarche? Peu d’informations sont disponibles sur la partie interne versus celle externe. Il est difficile d’établir quel pourrait être le degré d’influence et de collaboration des citoyens dans la démarche. Au fil des mois, l’équipe Gautrin a reçu une avalanche de suggestions et de messages. Soulignons que de très nombreuses suggestions – apportées par plusieurs citoyens - ont été retenues, la plus importante étant (à mon avis) le volet «gouvernement ouvert» ajouté aux idées de la plate-forme publique.

COMMUNICATIONS ET LEADERSHIP – J’ai mentionné quelques bons éléments de communication ci-dessus, le compte Twitter @GautrinWeb2, la page Facebook, et les billets d’information.

J’aurais aimé voir un plan de communication, ou du moins savoir qu’il en existe un. J’aurais aimé voir une personne spécifiquement mandatée dans des fonctions de communication, rattachée à l’équipe Gautrin, dont la mission aurait été de faire rayonner le mandat.

Puisque le premier ministre a commandé l’analyse, il me semble que le premier ministre aurait dû faire une conférence de presse au début – dès octobre 2010 -, pour marquer le lancement des travaux d’analyse, et faire une autre conférence de presse lors du lancement de la plate-forme publique – en juillet 2011 -, en plus de parler des travaux d’analyse à plusieurs reprises, afin de faire connaître l’avancement des travaux.

J’aurais aimé aussi entendre parler Henri-François Gautrin de ce qu’il fait. Le voir dans des capsules-vidéos, ou alors par le biais de billets/entrevues. Au fil des mois, les réflexions ont progressé, et il aurait été intéressant de pouvoir suivre le fil des pensées et préoccupations de M. Gautrin et aussi, des membres de son équipe. Qui sont ces gens, qui l’épaulent? Sur quoi ont porté leurs efforts? Quelles problématiques ont-ils rencontrées? Qu’est-ce qui les inspire?

Henri-François Gautrin, pour les personnes qui ne le connaissent pas, est un homme de grande stature, avec une voix du registre d’un baryton. Il adopte une attitude enjouée avec ses collaborateurs, ce qui fait qu’on pourrait dire qu’il est sans âge (bien qu’il ne cesse de parler de son âge – il ne devrait absolument pas --- chaque fois j’émets un «beep» de réprimande dans ma tête quand il s’étend sur ce terrain). Il est capable de parler avec franchise de problématiques gouvernementales. Il s’intéresse au gouvernement ouvert et est au courant de ce qui se passe à travers le monde. Je suis persuadée qu’un volet de communications - permettant de découvrir qui est Henri-François Gautrin, ce qu’il pense, ce qui l’inspire, ce qui le préoccupe, et des éléments de sa vision - aurait été une plus value au volet public des travaux d’analyse. Tout le monde aurait gagné à mieux le connaitre.

Davantage de communications et leadership auraient pu faire une grande différence dans ce mandat d’analyse.

Il reste deux mois et demi avant le dépôt du rapport final (annoncé pour le 15 décembre 2011). Très peu de citoyens – et même très peu d’élus et des gestionnaires gouvernementaux – sont au courant de l’existence des travaux d’analyse. Il me semble que le rapport pourrait être perçu comme un cheveu sur la soupe, si aucune action de communication n’est prévue entre maintenant et le 15 décembre. Par ailleurs, étant donné que le gouvernement ouvert nécessite un «changement complet des mentalités», comme l’a indiqué Henri-François Gautrin lors d’un reportage de la SRC cet été, je considère que ce ne sera pas suffisant de limiter à une conférence de presse la visibilité de ce dossier, pour arriver à effectuer un saut harmonieux vers une politique de gouvernement ouvert.

Plusieurs citoyens pourraient être froissés d’apprendre la fin des travaux, le 15 décembre 2011, avant même eu le temps de participer. Plusieurs citoyens pourraient se demander «qu’est-ce que c’est que cela, le gouvernement ouvert?», au moment où le rapport sera déposé. Ce n’est pas un concept simple et facile à comprendre. Cela ne s’explique pas aux citoyens par une seule intervention, mais par une panoplie de stratégies, de moyens et d’actions.

J’avoue que je suis considérablement inquiète à propos de la suite des événements. Je m’interroge sur la capacité de changement des plus hauts décideurs du gouvernement et le boost / propulsion considérable de leadership qui devra être nécessaire pour transmuer le gouvernement actuel en un gouvernement ouvert.

Le changement de pensées est ce qui m’inquiète le plus. J’ai même imaginé que les hauts décideurs devraient être suivis toute la journée, dans toutes leurs activités, pendant quelques semaines, pour analyser et mesurer l’ampleur du changement de pensées qu’ils devront effectuer. Après leur avoir exposé de long en large ce que sont les principes du gouvernement ouvert, et leur expliqué ce que devrait être le leadership associé à ce type de gouvernance, les suivre avec un carton rouge, dans toutes leurs activités, et le secouer discrètement devant leurs yeux, chaque fois qu’ils diront quelque chose contraire à la philosophie du gouvernement ouvert.

25 septembre 2011

Faculté d’observation, intuition, conscience et leadership


Dans les dessins animés, on voit souvent illustrées des scènes de conflit intérieur de conscience chez des personnages. La représentation la plus commune de ceci consiste en deux mini représentations du soi flottant au-dessus de la tête, qui représentent respectivement les pensées positives et les pensées négatives. Un petit ange se tient à gauche au dessus du personnage, et se chamaille avec un petit diable, flottant aussi à sa droite. Le personnage observe, effaré, les yeux tournés ver le haut, ces deux hémisphères de lui-même, débattre indéfiniment et lutter pour l’emporter sur le contrôle de sa conscience.

Dans la réalité, il n’y a ni petit ange ni petit diable. Nos pensées coulent dans un flot interrompu. Nous pensons que nos pensées sont dans nos têtes (je reviendrai là-dessus un peu plus loin dans ce billet). Nous pouvons exercer un contrôle sur nos pensées. Nous pouvons apprendre à maîtriser nos pensées. Certes, ce n’est pas facile, mais c’est possible. Il faut d’abord s’observer penser, se mettre en quelque sorte en retrait de soi-même, et regarder s’écouler les pensées. À la longue, on peut arriver à ignorer les pensées négatives et privilégier celles qui élèvent notre être.

Vendredi dernier, le 23 septembre, M. Henri-François Gautrin a dit quelque chose à propos de moi, qui résume plutôt bien, en trois mots, ma véritable nature: «Elle voit tout».

Je parle peu et j’observe beaucoup. Plusieurs de mes collègues ‘opengov advocates’ ont remarqué que je parle peu. John F Moore, après seulement 3 minutes de rencontre en personne, s’est esclaffé, «You don’t talk!». J’ai littéralement l’air d’une muette, aux côtés du ‘verbose’ Adriel Hampton. Ceux qui partagent ma vie me demandent inlassablement où ils laissent trainer leurs affaires. Cela dure depuis des décennies. Chaque fois, je leur indique l’endroit précis où ils ont placé leur objet, et cela les exaspère que je sache ce qu’ils ne savent pas eux-mêmes…

Étrangement, ce qui est le plus important parmi les propos, je le perçois d’une façon spéciale. C’est comme si les déclarations pertinentes sont intuitivement soulignées pour moi. Lorsque cela se produit, le temps semble s’écouler plus lentement, les propos s’amplifient d’eux-mêmes, comme si quelque chose prenait un surligneur et marquait pour moi les paroles d’un trait de couleur. Il me suffit d’écouter les gens quelques instants: ils parlent habituellement de ce qui compte le plus pour eux et de ce qui les préoccupent. Sans doute est-ce le fait de parler peu et de me concentrer sur l’essentiel, qui fait ressortir l’essentiel chez les autres lorsqu’ils m’abordent. Habituellement, les gens me fournissent les réponses essentielles.

Une faculté d’observation développée ne s’applique pas qu’aux objets. Elle s’étend également aux paroles (qui sont des pensées exprimées). Au fur et à mesure que les gens s’expriment, dans mon esprit, je distingue les pensées en deux catégories: positives et négatives. J’entrevois, dans leurs propos, lesquelles de leurs pensées produiront à long terme des effets néfastes sur leur santé, ou les limiteront dans leurs actions. Par ailleurs, au fur et à mesure que j’entends les gens parler, se déroule dans mon esprit un discours intérieur, où je passe mon temps à émettre des pulsions incontrôlées de freinage comme lorsqu’on conduit et que l’on appuie machinalement sur la pédale du frein quand les yeux entrevoient un obstacle. Je me dis, «il/elle ne devrait pas penser cela… il/elle devrait retirer cela de son esprit.» La plupart du temps, je me contente d’observer sans jugement. J’attends le moment propice pour aborder les personnes sur ce sujet délicat. Je dois percevoir chez l’autre une nette ouverture d’esprit. Il arrive quelques fois que j’intervienne dans des situations de crises, lorsque je n’en peux plus de voir l’autre se débattre.

Nous pensons que nos pensées sont émises dans nos têtes. Nous avons la perception que nos pensées nous appartiennent. Lorsqu’un individu a recours à l’intuition, il déverrouille la possibilité de se relier à une conscience élargie, puisque nous sommes un point localisé d’un champ de conscience unifiée.

Étant donné que nous sommes reliés à ce champ de conscience unifiée, nous avons un potentiel illimité. Nous nous limitons nous-mêmes – par nos propres pensées – dans notre développement.

Alors, peut-être comprendrez-vous maintenant d’où vient mon intérêt pour le gouvernement ouvert, pourquoi j’entretiens une telle passion pour ce type de gouvernance: cela vient du fait qu’à travers ses principes fondamentaux – transparence, participation et collaboration – s’articule une autre façon de penser et d’agir.

S’il était possible de fournir un équipement flottant (un petit ange et un petit diable) d’alignement de conscience aux individus, cela les aideraient dans leur développement et prise de décisions.

Puisque les décideurs gouvernementaux sont responsables d’une collectivité, tout comme le sont les chefs d’entreprise, ces individus bénéficieraient d’un apprentissage du ‘soul of leadership’, le leadership à partir de l’âme.

Dans le corps humain, il existe un mécanisme extrêmement subtil et complexe localisé à la base de la colonne vertébrale (et non pas dans la tête), qui réveille une énergie latente extrêmement puissante. Ce mécanisme, quand il est mis en branle et porté à une activité, effectue dans un laps de temps déterminé, une merveilleuse transformation des systèmes nerveux et cérébral, aboutissant à la manifestation d’un type supérieur de conscience, destiné à être l’héritage commun de l’Humain dans un avenir lointain.

24 septembre 2011

Rencontre du 23 septembre entre BC et Québec

Certains lieux de ce monde exercent une fascination sur notre imagination et nous font rêver. Ces lieux diffèrent d’une personne à l’autre. Pour certains, qui n’aiment pas les rigueurs de l’hiver, ils rêvassent de sable chaud et de plages ensoleillées. D’autres, qui sont mordus de planche à neige ou de ski, peuvent vous décrire toutes les pentes du monde, et certaines montagnes exercent sur eux un grand envoûtement.

Parfois, un immeuble ou une œuvre d’art provoque cette féérie. Dans le film «Les dernières vacances» (Last Holiday), Queen Latifah s’extasie devant le plafond d'une station balnéaire européenne, le Grand Hotel Pupp, Karlovy Vary (Carlsbad), en République tchèque. «Est-ce que ça ne vous donne pas envie de chialer (tellement que c’est beau)?», demande-t-elle.

En ce qui me concerne (ne riez pas, je vous en prie!), je me mets à rêver quand j’entends parler de ces lieux (fabuleux) où le gouvernement ouvert est plus avancé.

Cela m’est arrivé l’automne dernier, je me suis mise à rêvasser, lorsque j’ai entendu Chris Vein parler de gouvernement ouvert à San Francisco, de vision et d’inspiration, lors d’une conférence à Beyond Edmonton. [En octobre 2010, il était Chief Information Officer de San Francisco. Il est maintenant deputy U.S. chief technology officer for government innovation at the Office of Science and Technology Policy, Executive Office of the President.) Dans cette vidéo, Chris Vein explique comment s’y prendre pour arriver à créer des projets de gouvernement ouvert ("dream big, work hard and inspire") et en quoi San Francisco se distingue des autres villes.]

Aujourd’hui, j’ai assisté à une rencontre entre des représentants du gouvernement de la Colombie-Britannique et les membres de l’équipe de Henri-François Gautrin (gouvernement du Québec). Le témoignage des gestionnaires de la Colombie-Britannique (dont David Hume, Executive Director, Citizen Engagement) était inspirant, et m’a plongée dans le ravissement. Je suis contente d’avoir pu observer que les membres de l’équipe Gautrin étaient également sous le charme.

Ce ne sont pas tant les projets qui sont effectués qui éblouissent (cela ne fait que quelques mois que le gouvernement ouvert a été lancé en Colombie-Britannique) mais la façon de penser les projets par ces gestionnaires qui retient l’attention. Une attitude positive imbibe toutes leurs stratégies. Cela crée un contexte favorable, où tout se met à couler suffisamment harmonieusement pour permettre d’atteindre le succès avec peu d’investissement. C’est cela que je trouve «beau» dans le gouvernement ouvert, cette autre façon de faire les choses, avec un regard neuf et novateur, qui ouvre des fenêtres de possibles, et redonne de la crédibilité au gouvernement.

J’ai assisté aujourd’hui à un très beau moment, où quatre gestionnaires de Colombie-Britannique ont décrit comment ils sont parvenus à articuler une initiative de gouvernement ouvert, qui consiste en un heureux mélange de leadership, vision fournissant à l’organisation une ferme direction, volonté d’innover, choix de mettre la peur de côté, et conscience que ce qui se fait maintenant consolide l’avenir et apporte des solutions à des problématiques à long terme.

J’ai été privilégiée d’assister à ce témoignage, et je regrette que celui-ci n’ait pas été enregistré, afin que d’autres citoyens et gestionnaires gouvernementaux puissent s’en inspirer. La rencontre d’aujourd’hui m’a donné le goût de créer des capsules vidéo présentant les efforts déployés, ou encore de développer une série de "webcasts", qui mettrait en valeur les moyens trouvés et les solutions mises de l’avant. Cela donne aussi le goût d’organiser un événement annuel célébrant les meilleures pratiques, où des gens de l’espace canadien (et d’ailleurs) pourraient se réunir pour partager leurs expériences et découvrir ce que les autres accomplissent dans le domaine du gouvernement ouvert.

Aujourd’hui marque le début, espérons-le, d’une collaboration entre la Colombie-Britannique et le Québec, autour de questions concernant le gouvernement ouvert. Je suis reconnaissante d'avoir pu être là, pour assister à ce possible commencement.

Le Québec n’est pas encore un gouvernement ouvert, et il traverse présentement une grave crise de transparence. Samedi 24 septembre, des citoyens québécois manifesteront contre la corruption devant le bureau du premier ministre Jean Charest, à Québec et à Montréal.

Il reste deux mois et demi avant le dépôt du rapport Gautrin sur le potentiel du Web 2.0. La marche est plutôt haute, pour faire en sorte que le Québec passe de qu’il est présentement, et se transmue en quelque chose de complètement différent, en plus de traverser une crise assez considérable, pour arriver à cheminer vers une politique de gouvernement ouvert.

La condition essentielle pour réussir: le leadership.

Qu’est ce que cela signifie, dans les faits?

Il faudrait que l’expression «gouvernement ouvert» sorte de la bouche du premier ministre et d'autres hauts dirigeants du gouvernement. Pas juste une fois. De très nombreuses fois, à toutes les sauces. Il faudrait que des phrases inspirantes soient prononcées, qui parlent de transparence, d’être à l’écoute, d’accorder une valeur à la participation citoyenne et de demander leur collaboration, etc.

Tout est possible dans la vie. Et même Jean Charest et ses ministres peuvent modifier leurs pensées (et leurs paroles).

Monsieur Gautrin, le sable aura bientôt fini de s'écouler dans le sablier. Vous percevez très clairement quelle est votre mission. Je ne peux rien faire d’autre que de vous souhaiter bon succès.

"Next time, you will laugh more, you will love more, and you won’t be so afraid." C’est ce que le personnage qu’interprète Queen Latifah se promet, dans "Last Holiday". (Les films de filles, c'est parfois super!)
 
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